Plutôt « Phare » ou « Clair-obscur » ?

J’ai récemment assisté à une présentation d’Orange sur leur réseau social d’entreprise. La présentation regroupait différents intervenants : des consultants, des RH et un sociologue travaillant tous pour Orange.

La présentation du sociologue, Dominique Cardon, était particulièrement intéressante.

Selon ce dernier, les outils sociaux du web – tels que les blogs, les réseaux sociaux, les sites de rencontre – permettent à chacun d’explorer des identités multiples, d’exprimer différentes facettes de soi-même.

Sans rentrer dans les détails (pour en savoir plus cliquez ici), ces outils permettent à la fois d’explorer les dimensions de « l’Etre » et du « Faire » de chacun.

Par exemple, les sites de rencontre permettent à la fois de s’exprimer sur son identité et sa personnalité. On est supposé faire valoir la dimension réelle de son être, c’est-à-dire ce que l’on est vraiment, en opposition à la dimension virtuelle, qui est celui que l’on souhaiterait être (je laisse chacun juge du fait que l’on parle de qui l’on est vraiment quand il s’agit de séduction…).

Les blogs et autres journaux intimes numériques tels que Skyblog, LiveJournal, Cyworld, permettent d’explorer une dimension intime de son être, plutôt virtuelle, et parler de ses aspirations, rêves, doutes, etc. Il s’agit de mettre en avant une partie de soi habituellement cachée. Dominique Cardon parle de « clair-obscur » pour évoquer cette dimension virtuelle de l’être.

A l’inverse, les  réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn, Flickr, explorent la partie réelle du « faire » de chacun, puisqu’il s’agit de parler de ses compétences, de ses activités, de ses vacances, etc. Dominique Cardon parle ici de « phare » pour évoquer cette dimension. Le phare est une belle métaphore puisqu’il s’agit bien de donner de la visibilité sur ce que l’on fait. De ce point de vue, Twitter pourrait également se positionner dans cette dimension puisqu’il s’agit de partager ses connaissances.

Toujours dans la dimension du faire, des logiciels tels que World of Warcraft, MySpace ou Second life sont proposés mais explorent davantage une partie virtuelle du « faire ». On peut avec ces logiciels aussi bien se rêver en héros médiéval-fantastique ou en artiste rock accompli, au travers de jeux vidéos ou de maquettes audio. Dans tous les cas, il est bien question d’agir.

Pourquoi les outils sociaux du web plaisent-ils tant ?

Parce qu’ils permettent finalement de parler de nous dans toute notre richesse et notre complexité, en cessant d’opposer les dimensions de l’être et de l’avoir qui font parler les philosophes depuis plus de 2000 ans.

A vous de jouer !