L’American Dream est encore bien vivant ! Il est actuellement incarné par Jeremy Lin, un jeune joueur sévissant dans l’équipe des New-York Knicks au sein de la NBA, la ligue américaine majeure de basket-ball. (PS: lire aussi « L’incroyable histoire de Jeremy Lin » sur Le Figaro).
Jeremy évolue au poste de meneur et se trouve être le premier américain d’origine taïwanaise à évoluer dans la NBA. Après s’être vu refusé Stanford ou U.C.L.A. car son niveau en basket-ball était jugé insuffisant, il rejoint Harvard. Si cette université est bien sûr très réputée, ce n’est pas pour son équipe de basket…
Du coup, Jeremy n’est pas drafté (mécanisme de sélection annuelle des joueurs les plus prometteurs) en NBA. Il passe par les Golden State Warriors et les Houston Rockets, dont il est remercié dans les deux cas, avant d’atterrir au bout du banc de touche des Knicks. Inutile de préciser que son temps de jeu était nul.
Il y a encore quelques semaine de cela, il dormait sur le canapé d’un copain puisqu’il n’avait qu’un contrat précaire. Mais début février, suite à un problème de blessure des deux autres meneurs, il bénéficie enfin d’un peu de temps de jeu. C’est sa chance, son opportunité ! Il dit à son entraîneur une phrase du type : « Donnez-moi ma chance et vous ne le regretterez pas, je suis prêt !« . Effectivement, les faits montrent qu’il était prêt.
Il connaît en seulement quelques matchs une ascension fulgurante, faisant un meilleur démarrage au poste de titulaire que Michael Jordan ou Shaquille O’Neal. Son équipe met fin à une série de défaites et enchaîne les victoires, alors même que les deux stars de l’équipe sont sur le banc pour cause de blessure.
Son équipier Tyson Chandler résume ainsi la situation : « En seulement quelques jours, il est passé de joueur du fond du banc à sportif dont on parle le plus dans le monde. Je n’avais jamais rien vu de tel ». Son ascension continue puisqu’il est sélectionné par Shaquille O’Neal pour prendre par au Rising Stars Challenge pendant le NBA All-Star Game 2012.
Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que Jeremy ne se comporte pas comme un revanchard arrogant mais répond au contraire poliment aux journalistes et ne manque jamais de mettre son équipe en avant.
Comment ce joueur que l’on prenait il y a encore un mois pour un membre du staff est-il devenu en si peu de temps un phénomène médiatique dépassant de loin les frontières sportives ?
Au-delà de l’engouement provoqué par cette belle histoire typiquement américaine, elle a l’intérêt de remettre en évidence un certain nombre d’évidences que l’on a trop souvent tendance à oublier :
- A ne regarder que les diplômes, on peut facilement passer à côté d’une « pépite »
- On peut avoir dans son équipe une personne qui pourrait faire la différence mais passer à côté car on ne lui donne pas l’occasion de se révéler
- Quand la chance se présente, il faut savoir la saisir !!! Elle ne se représentera peut-être pas deux fois….
- Comment provoquer sa chance si celle-ci ne se présente pas ? Que ce serait-il passé si les deux meneurs ne s’étaient pas blessés…
Je trouve également intéressant le fait que le phénomène dépasse largement le seul monde du basket et les Etats-Unis. Cela montre vraiment que tout le monde a vraiment besoin de rêver, même par procuration.
Que pensez-vous de cette belle histoire ? 😉
Une belle histoire et (encore) une très bonne analyse !
La détection des talents est en effet beaucoup plus difficile sans volonté (ici plutôt possibilité) du dit talent de prouver ses capacités mais comment provoquer cela en tant que manager ?
Faire attention à ne pas passer à côté d’un collaborateur prometteur est une chose mais « forcer le destin » est utopique non ?
Jeremy Lin aurait il eu cette carrière en suivant un cursus classique ? Sa frustration n’a t’elle pas permis de lui donner des ailes au moment opportun (attention je ne dis pas qu’il faut brimer les collaborateurs hein 😉 ?
En tout cas c’est en effet un exemple motivant et encourageant pour tous les talents en devenir !