Comment répondre à ses ambitions ?

Suite à la victoire d’Obama dans la nuit de mardi à mercredi, j’ai lu un certain nombre d’articles, dont un du Monde titré « Barack Obama, Mister (faux) cool ». L’article, en toile de fond, traite d’un sujet qui nous concerne tous : comment répond-on à ses ambitions ? Voici trois clés qui ont attiré mon attention.

Ne pas gâcher nos « crédits décision »

Barack Obama a fait sienne l’étude démontrant que prendre des décisions diminue notre capacité à en prendre d’autres. Autrement dit : le nombre de décisions que l’on peut prendre dans une journée est limité, alors autant ne pas gâcher notre capital avec des décisions sans importance. Cela s’illustre dans son cas (comme dans celui d’Einstein bien avant lui) avec le choix de son costume qu’il a limité à deux options : bleu ou gris. En évitant de s’attarder sur ce type de détails, il augmente ses chances de prendre de bonnes décisions sur des sujets un peu plus importants (comme sortir de la crise par exemple…).

L’idée est d’autant plus intéressante à l’heure des slashers, de l’interruption perpétuelle engendrée par les emails, les chats, les notifications en tous genres. Cela m’a également fait penser à la technique Pomodoro et d’autres méthodes de ce genre visant finalement à ne pas disperser notre énergie sur des sujets d’inégale importance. J’aime bien cette idée que nos capacités et forces vives étant limitées, il est nécessaire de choisir ses batailles et se donner le maximum de chances de les remporter.

Vouloir être le meilleur, quoi que l’on fasse…

Je pense que cette clé est à manier avec précaution car elle ne s’applique pas selon moi à tous dans toutes les circonstances. Qu’il s’agisse de jouer aux cartes ou au basket-ball, Barack Obama veut gagner ! Et d’après ses proches, il ne prend pas du tout la défaite à la légère, jamais. Il est certain que cette mentalité confère une ténacité, une volonté, une capacité à résister aux remous qui sont des atouts absolument indispensables dans une course à la présidentielle. Après, et c’est un mauvais joueur qui vous parle, s’appliquer avec la même énergie à gagner une course présidentielle ou une soirée poker est peut-être excessif…..

Mais à la réflexion, l’humain ne dispose pas d’interrupteur. Il est difficile lorsque l’on est de mauvaise humeur de changer d’humeur en quelques minutes. De la même façon, comment évoluer de façon délétère dans un match de basket-ball et revêtir ensuite les habits d’un guerrier pour viser la plus haute fonction américaine ? Conserver cette mentalité en toutes circonstances offre peut-être la garantie de n’être jamais pris au dépourvu, de ne jamais être départi de cette indispensable ténacité à un moment clé. Peut-être avait-il perdu un match de basket avant son premier débat… 😉

Ne rien laisser au hasard

J’aime beaucoup l’expression « l’enfer est dans les détails« . Sa mémoire exceptionnelle et sa rigueur permettent à Barack Obama de parfaitement prononcer  le nom des dirigeants étrangers, de retenir de bout en bout le contenu d’un mémo, etc. Et de rappeler à quelqu’un qui lui fait « perdre son temps » qu’il est inutile de lui redonner des éléments déjà à sa disposition.

Il s’agit ici d’un déterminant commun de bon nombre de personnes qui veulent accomplir de « grandes choses ». Jonathan Hive, le célèbre designer des iMac, iPhone, iPad, que j’ai toujours plaisir à évoquer, va jusqu’à mesurer la distance entre les vis de l’iPhone, leur brillance, et peut passer une semaine à choisir ces fameuses vis. Il ne laisse absolument rien au hasard.

La nature ayant horreur du vide, il est certain qu’une réponse sera apportée à une question laissée en suspens. Pour être sur de maîtriser une situation, il vaut mieux tout anticiper et ne rien laisser au hasard. Le paradoxe est que les grandes innovations résultent souvent d’erreurs, d’éléments auxquels on n’avait pas pensé justement. Est-ce que Ludovic aurait gagné Masterchef sans sa crème glacée vanille et fleur de sel, recette résultant d’une erreur de son équipière et faisant maintenant le tour des restaurants ? C’est la non-maîtrise de ce détail qui a fait émerger cette recette….

Des livres entiers ont été et seront encore écrits sur Barack Obama, comme sur toutes les personnes qui sortent du lot. Difficile de donner la recette magique du succès, mais il existe assurément des déterminants communs. Il appartient à chacun de trouver ses propres clés, celles qui lui correspondent le mieux. A ce propos, quelles sont les vôtres ? 😉