La semaine dernière s’est tenue la révélation des entreprises labellisée Top Employeurs 2013. J’étais invitée à la conférence de Presse, en présence d’autres blogueurs, journalistes et de DRH d’entreprises, parmi lesquelles : ING Direct, Saint Gobain, RATP, etc. … Un moment de discussions et d’échanges dont vous retrouverez les morceaux choisis ci-dessous, et ma petite critique parce que quand même !
Top Employeurs comment ça marche ?
Organisée par le CRF Institute, cette étude mondiale a pour objectif «l’identification des employeurs référents, des organisations qui prennent le plus soin de leurs collaborateurs».
La méthodologie originale mise en œuvre par le CRF Institute consiste à comparer les politiques, programmes et pratiques RH des organisations souhaitant participer avec un référentiel de Best Practices RH établi au niveau européen, et pondéré au niveau local par le comité scientifique.
5 critères de qualification :
- Pratiques de rémunération
- Avantages en nature et Conditions de travail
- Formation et développement professionnel
- Evolution et Gestion des talents
- Pratiques Managériales
4 étapes pour être labélisé : pré-sélection, questionnaire en ligne, audit interne réalisé par Grant Thornton, notation puis certification.
Top Employeurs France 2013, c’est 44 entreprises sur le podium contre 39 en 2012 (chiffre en constante hausse). Pour en citer quelque unes : Alten, Bouygues Telecom, La Poste, RATP, Schneider Electric, SUEZ Environnement, Valeo …
Ce qu’en pensent les entreprises participantes
Les DRH présents en ont profité pour expliquer le pourquoi de leur démarche. En effet, une candidature prend du temps, coûte de l’argent (eh oui !), et nécessite un investissement sur 3 ans minimum. Alors, qu’est-ce qui les motive ?
D’après ING Direct, postuler à Top Employeurs c’est une occasion de regarder ce que font les autres entreprises pour s’inspirer des bonnes pratiques et améliorer les services aux collaborateurs. C’est également l’occasion de se positionner en tant que marque employeur, d’afficher ses velléités face à la concurrence, mais aussi de formaliser une proposition de valeur Employeur et de la mettre en marche.
Pour SAINT-GOBAIN, c’est l’occasion de benchmarker ses pairs, et eux- mêmes entre filiales au niveau européen, pour connaitre les bonnes pratiques à mettre en place, améliorer ses processus métier et progresser.
Chez ALTEN, la démarche semble être d’avantage pour la Marque Employeur qu’une action au service de la RH interne : une occasion de se démarquer, d’afficher sa différence grâce au logo Top Employeurs, qui influence positivement les candidats, une arme de plus dans la guerre des talents, forte sur le marché des ingénieurs.
Pour la RATP, c’est plutôt l’occasion de faire un point sur la feuille de route RH, de voir les axes sur lesquels on a progressé et ceux sur lesquels il faut encore travailler, par rapport à l’année précédente. Le tableau de bord RH interne s’appuie d’ailleurs sur les questions de l’étude Top Employeurs et sert de grille de lecture et d’aide à la décision. Chaque année, le dépôt de candidature est une occasion de compter ses bons points et ses mauvais points et de prendre conscience de ce qu’il faut changer. Par exemple, en 2012, nous avons fortement travaillé sur l’accompagnement des hauts potentiels.
Tout ça c’est bien joli, mais…
Quand on regarde de plus près le système de notation, les questions posées et l’orientation des audits réalisés en interne, on se rend vite compte que ce qui est évalué ce ne sont pas les résultats eux-mêmes mais les moyens mis en œuvres, la volonté de l’entreprise d’être un super employeur.
L’approche privilégiée est celle du « métier », à savoir que l’on donne des bonnes notes aux entreprises qui mettent en places des processus « comme il faut » … mais on ne regarde pas les résultats obtenus. En gros, ce qui compte c’est d’avoir tout l’attirail du premier de la classe, mais sans le bulletin de note.
Exemple le plus frappant : lorsqu’une entreprise dépose son dossier de candidature, elle n’est absolument pas obligée de faire ni de fournir les résultats d’une enquête d’opinion menée en interne auprès des collaborateurs.
Autre point, qui sans être une critique pourrait être un point d’amélioration : il n’y a pas de classement. Ni même un Top 3. Ni un label « Super Top Employeur ». Il semblerait qu’un Top 5 existe, mais qu’il ne soit pas diffusé. Autrement dit sur 44 entreprises labélisées, on ne sait pas lesquelles se distinguent tout particulièrement. Du point de vue entreprise, on n’a pas de « challenge » pour grimper dans le classement … ce qui pourrait être une motivation supplémentaire, à savoir non plus être labélisé, étape 1, mais faire partie des meilleures.
Christelle