Sur les conseils d’une amie musicienne, j’ai regardé l’émission The voice s’articulant autour de la recherche de talents, à l’instar de Nouvelle star, Top chef, etc. De façon générale, je suis surpris de voir à quel point la soif de revanche s’est invitée dans toutes ces émissions.
De nombreux candidats, avant même de venir chercher un contrat avec une maison de disques ou 100.000 euros pour ouvrir un restaurant, viennent prouver quelque chose ! Très souvent à leur famille, qui cautionne visiblement assez peu la vocation artistique ou culinaire. A tous ces professeurs ou professionnels leur ayant dit un jour : « aucune chance que vous y arriviez », « vous n’avez pas la fibre », « ce n’est pas pour vous ». Et enfin et surtout, à eux-mêmes….
La revanche est un moteur littéraire et cinématographique bien connu, probablement parce qu’il agit consciemment ou inconsciemment sur chacun d’entre nous. Qui n’a pas une revanche à prendre sur la société en regard de sa classe sociale ou de son parcours scolaire, sur un adversaire, un concurrent, un manager, un collègue, sur la vie tout court ? Ce que ces émissions démontrent de façon très tangible, c’est que la dynamique de revanche est binaire : elle vous galvanise ou vous paralyse !
Dans l’épisode de Top chef de lundi dernier, l’un des candidats manquait visiblement cruellement de confiance en lui et voulait se montrer qu’il était capable de se qualifier. Il était visiblement très stressé, ses mains tremblaient énormément et il avait presque du mal à découper ses aliments. Inutile de préciser que lorsque l’on est cuisinier, ça n’aide pas…. Quand est venu le décompte du présentateur, il a dressé son plat, pour s’apercevoir – trop tard – qu’il avait oublié d’utiliser un élément important de sa recette. Loin de le galvaniser, son besoin de revanche a généré une pression qu’il n’a pas su gérer et l’a finalement fait éliminer.
A l’inverse, Olympe, candidat de The voice, est mu par une revanche à prendre sur la vie, lui dont on se moquait à l’école pour ses rondeurs et qui a été élevé par son grand-père (non ce n’est pas du Zola…). Loin d’être submergé par ce désir de revanche, il a réussi à canaliser son énergie pour délivrer lors de la première émission une prestation d’exception qui a conquis les quatre jurés. Il a su canaliser son envie d’en découdre et ses émotions, et à les transformer en une puissante source de motivation favorisant la révélation de son talent !
Sans plagier les Inconnus expliquant qu’il y a les « bons et les mauvais chasseurs », il y a le désir de revanche qui vous donne des ailes et celui qui alourdit la plus anodine des situations. On le voit presque sur le visage des candidats. Certains semblent effectivement porter un fardeau, quand d’autres semblent mus par une énergie incroyable. Aucun doute que cela joue de façon clé sur la capacité de chacun à libérer ou non son talent.
Comment faire de cette énergie une alliée, sachant son influence déterminante sur l’expression du talent ? Comment faire en sorte qu’elle n’éradique pas toute notion de plaisir ? Chers amis Coachs, qu’en pensez-vous ? Et chers amis RH, constatez-vous ce même phénomène chez vos collaborateurs ? A vos commentaires 😉
A noter que ce désir de revanche , dans The Voice, concerne aussi d’anciens candidats télécrochet et/ou d’artistes ayant déjà été produits
Merci pour ce bel article.
Je pense qu’effectivement, tout le monde a une revanche à prendre.
Cependant, peu de personnes osent se lancer car elles n’imaginent même pas que cela soit de l’ordre du possible.
Le candidat de Top Chef manquait de confiance en lui, mais il en avait suffisamment pour pouvoir passer à l’action même s’il s’est fait dépasser par le stress.
Alors, peut-être que son talent pourra être vraiment révélé par rapport à sa capacité de rebondissement.
Pour faire de cette énergie une alliée, nul doute qu’il faut avoir confiance en soi et en ses capacités.
Cela me rappelle le leitmotiv de la nouvelle patronne de Yahoo! « J’aime faire les choses pour lesquelles je sens que je ne suis pas prête. »
D’un point de vue RH, j’ai souvent rencontré des salariés qui ne pensaient pas que la revanche était possible.
Ouvrir le champ des possibles faire clairement partie de la mission des RH !
Merci pour ce commentaire Julie