Je vous fais suivre aujourd’hui, pour ceux qui ne l’aurait pas vu, l’excellente vidéo de Phillipe Gabilliet, Directeur Scientifique du European Executive MBA et Professeur de Leadership à ESCP Europe, répondant à cette question cruciale : Comment avoir de la chance ?
Lors des entretiens de recrutement que je peux faire passer, les candidats me demandent souvent comment l’aventure TalentSoft a démarré. Je leur dit souvent qu’il faut une bonne dose de chance pour réussir, mais je réalise en écoutant Philippe Gabillet qu’il faut bien distinguer les notions de chances et d’opportunités.
Il explique très bien la différence fondamentale qui existe entre ces deux notions. En paraphrasant Coluche, il explique d’abord qu’avoir de la chance, c’est avoir la capacité à gagner les concours de circonstances 🙂 Il explique ensuite plus sérieusement que la chance est en fait une compétence : celle de créer autour de soi un environnement favorable, fait d’opportunités ! Et que la capacité à saisir les opportunités se travaille également.
Là où son discours devient passionnant, c’est qu’il explique comment on peut devenir une machine à se créer des opportunités en activant la boîte à opportunités. Il s’agit selon lui de faire les bonnes rencontres aux bons moments ; d’aller sur les bons territoires ; d’être à l’écoute des bonnes demandes. Je trouve personnellement que l’illustration de la création d’entreprise résonne particulièrement bien avec ces 3 idées.
Les fondateurs d’entreprise démarrent souvent une nouvelle activité pour adresser des demandes restées sans réponse. Encore faut-il être capable d’écouter la voix intérieure qui nous dit que cette demande est particulière et qu’elle mérite d’être sérieusement prise en compte… Il faut ensuite se demander dans quel territoire s’inscrit cette demande. Si elle s’inscrit dans un domaine saturé où les acteurs ne se comptent même plus, c’est une chose. S’il n’y a que quelques acteurs sur le domaine, et que ces acteurs présentent des failles que l’on pourrait combler, c’est autre chose… Pour approfondir ce point, foncez acheter le livre de Chan Kim et Mauborgne traitant du Blue Ocean Strategy, on ne fait pas mieux en la matière. Enfin, monter une entreprise et la faire grandir est plus facile à plusieurs que seul. Encore faut-il rencontrer les bons associés au bon moment, celui où l’opportunité se présente et où l’océan est encore bleu.
Activer la boîte à opportunités nécessite, toujours selon Philippe Gabilliet, d’adopter 4 postures :
- Être vigilant, curieux, éviter la routine (l’ennemie absolue de l’opportunité 😉
- Faire jouer la magie du réseau, réseau ne voulant pas dire demander des services aux autres en permanence mais au contraire en rendre, les mettre en relation
- Être conscient que la chance ne joue pas toujours, et considérer l’échec comme une matière première.
- Anticiper, en ayant toujours un projet d’avance
Prenez le temps de regarder la vidéo, elle dure seulement 6 minutes. Après tout, c’est peut-être une opportunité qui va changer votre vie ? 😉
La « magie du réseau » est évidemment primordiale, mais pour aller au bout de la réflexion il faut quand même me semble-t-il, remarquer que les réseaux n’ont ni les mêmes périmètres, ni la même efficacité selon l’origine (pensons simplement aux annuaires d’anciens élèves qui fonctionnent surtout pour les écoles les plus prestigieuses…). Faire abstraction de cette structuration sociale c’est courir le risque d’essentialiser ce que Pierre Bourdieu appelait un « capital social » et de passer à côté de ce qui serait une « vraie » compétence de réseau, c’est-à-dire la capacité à décoder et à traduire les codes d’un univers social donné, pour les rendre intelligible aux membres d’autres univers.
Gabilliet a un talent hors pair pour la formule et les images qui font mouchent. Ces autres vidéos sont également excellentes comme le discours sur l’optimisme (également sur Youtube).