Eh oui, Talentsoft a 10 ans cette semaine. Il y a 10 ans, il ne s’agissait que de quelques illuminés, d’un projet, de rêves, d’une version Beta et d’un early-adopter. Aujourd’hui, il s’agit de plus de 500 personnes et d’une entreprise reconnue dans son domaine. Alors, objectif atteint ? Je vous donnerai la réponse dans quelques années. Mais en attendant, voici les 10 clés qui ont contribué selon moi à la recette du succès.
1. Connaître son intention
La création et le développement d’une entreprise à succès est une route semée d’embûches que finalement bien peu de gens ont parcouru. La seule chose à laquelle on puisse se raccrocher dans de nombreuses situations est son intention ! Ce qui a motivé la poursuite de cette aventure un peu folle. Le principe même des bourrasques ou des tempêtes est de faire dévier de sa route. Une intention ferme et claire est ce qui permet au contraire de suivre son cap, dans toutes circonstances.
Dans mon cas il s’agissait et s’agit toujours de transformer le travail, constituant pour la plupart d’entre nous un « gagne-pain », en une opportunité unique d’explorer ses talents et de s’épanouir. Utopique ? Peut-être…. Est-ce que cela mérite d’être tenté, compte-tenu du fait que le travail occupe la moitié de sa vie : assurément !
2. Affirmer sa singularité
Au démarrage d’une start-up, par définition, on a et on est bien peu de choses….. Mais on a le plus important : sa vision du monde, sa façon unique de regarder le domaine sur lequel on souhaite intervenir. Prendre le temps d’explorer cette vision du monde, d’en définir les contours, en d’autres termes, de définir sa singularité est essentiel ! Car c’est sur la base de cette singularité que son leadership se développera. C’est cette singularité qui permettra à d’autres de se rallier à « la cause », qu’il s’agisse de changer le monde ou de redonner ses lettres de noblesse au Slip français.
Exercice pratique : détectez ces petits moments où, par vos propos, votre raisonnement ou votre comportement, vous laissez les autres perplexes, vous les perdez, vous provoquez un silence, attisez les critiques…. Vous tenez probablement quelque chose. Paradoxalement, c’est dans le regard de l’autre que l’on arrive parfois à percevoir sa singularité.
3. Raconter une histoire
Les gens s’intéressent tout comme vous aux histoires. Que ce soit pour parler de votre intention, de votre business model ou business plan, de vos produits, de vos concurrents, de vos recrutements, de vos clients, racontez des histoires (je parle vraiment de story-telling hein, pas de mensonges ;). L’histoire de rencontres, d’intuitions, de situations vécues, d’embûches évitées et de rêves poursuivis. Que ce soit vos futurs collègues ou clients, seules les histoires peuvent susciter l’intérêt autour de votre projet.
Par exemple, évitez l’écueil grossier de décrire votre produit à force de fonctionnalités ou de caractéristiques techniques. Racontez l’histoire de ceux qui l’utilisent et des bénéfices qu’ils en ont retirés. Le reste est vite ennuyeux (pour ne pas dire très chiant…).
4. Savoir s’entourer
L’anniversaire de Talentsoft étant tombé le même jour que l’élection présidentielle, je ne saurais trop conseiller à notre nouveau Président de faire particulièrement attention à ce point. D’ailleurs, un futur billet de la Semaine des talents sera dédié à cette réflexion : toute trajectoire personnelle ou d’entreprise dépend des personnes dont on s’entoure.
J’ai clairement senti au démarrage de Talentsoft que le moindre recrutement « raté » parmi les 10-15 premiers pourrait changer la trajectoire de la boite. Raté signifie ici : ne correspondant ni à l’intention initiale ni à la culture et aux valeurs (vécues, non affichées sur les murs, pas besoin) de l’entreprise. Comme dirait Harvey Specter dans Suits, jouez l’Homme ! Peu importe que la personne en face de vous ait déjà parcouru le chemin auquel vous aspirez, qu’il ait 2 mois ou 20 ans d’expérience, qu’il sorte ou non d’une grande école. Au démarrage, seul compte l’envie !!! L’envie permet de dépasser tous les obstacles, pour peu que la personne témoigne d’une profonde envie de se développer et ait une tête relativement ordonnée.
S’entourer c’est aussi s’associer. Vous devez collectivement avoir la couverture de talents et de compétences qui vous permettra d’assurer votre voyage. Évitez d’avoir trop de personnes avec les mêmes compétences, elles finiront pas être en compétition, tôt ou tard…. Évitez les trous dans la raquette. Et surtout, en ce qui vous concerne, cantonnez vous à ce que vous faites de mieux, et n’essayez pas d’être moyen partout. Comme le disait mon grand-père, la plus grande preuve d’intelligence, c’est de connaître ses limites.
5. Fixer son intention sur le cap, pas sur les obstacles
Quiconque a déjà fait de la moto le sait pertinemment : la moto se dirige là où l’attention du conducteur se porte. Et le piège dans lequel tout motard tombe inévitablement, c’est de porter son attention sur l’obstacle que l’on redoute de heurter. Ce qui ne manque alors pas d’arriver.
L’enjeu est au contraire de surmonter ses peurs et de savoir focaliser son attention sur son but !
6. Oser
Je passerai vite sur cette clé, car elle se réfère directement au désormais célèbre « test-and-learn » chère à la Sillicon Valley. Oui, réussir implique de prendre des risques. Mais un risque n’est jamais qu’une décision à l’issue incertaine, ce qui est finalement le cas dans la majorité des situations, que l’on en soit conscient ou non.
Amis sportifs, vous le savez mieux que moi : perdez votre match en ayant tout donné, vous ne le regretterez jamais ; jouez « petit bras », et vous n’aurez qu’une envie, rejouer, car vous aurez le sentiment de ne pas l’avoir fait. Ce n’est pas différent dans le cas d’une start-up. Comme le dit Samuel Beckett :
« Essayer. Rater. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux. »
Pour les sceptiques, référez vous au dernier ouvrage de Charles Pépin, il l’explique beaucoup mieux que moi.
7. Savoir rompre la théorie de l’engagement
Marty Cagan, l’une des figures du SVPG, explique très bien qu’il ne faut pas tomber amoureux de son produit, sans quoi on perd sa capacité d’écoute et de détection des signaux vous indiquant que vous êtes dans la mauvaise direction. Le monde est truffé de personnes persuadées d’avoir raison et s’accrochant à leurs erreurs.
Pourtant, il n’est pas rare de devoir « pivoter » pour contourner les obstacles, savoir tuer du code informatique, arrêter une ligne de produits, bref, savoir mettre fin à la théorie de l’engagement ! Si vous voulez tester votre capacité en la matière, observez simplement ceci : combien de temps restez-vous à attendre l’ascenseur plutôt que de prendre l’escalier quand celui-ci tarde à venir ? 😉
8. Avoir le sens du timing
On ne le répétera jamais assez : timing is everything ! Le plan parfait arrivant trop tard échouera, tout comme l’idée de génie trop en avance. Avoir le sens du timing influence la conception de ses produits et services. Il faut savoir déceler les tendances. Idéalement un peu avant les autres, mais pas trop.
Le moment de prendre une décision est toujours délicat car la plupart du temps, vous avez le sentiment de ne pas avoir toutes les billes, de manquer d’infos, de ne pas être prêt. Bonne ou mauvaise nouvelle : vous ne serez jamais prêt ! Le bon moment est celui où la décision doit être prise, pas celui où vous êtes à l’aise (parce que là ça sent le « trop tard »). Si l’on gère bien les deux points précédents, celui-ci devrait être plus facile à gérer.
9. Surfer sur le changement
Si vous avez la chance que votre start-up se développe, vous aurez les problèmes qui vont avec la réussite : crise de croissance, demande supérieure à l’offre, etc. Dans ce cas, vous n’avez qu’un ennemi : la nostalgie du passé !
Se raccrocher aux schémas qui ont marché dans le passé mais sont devenus des corps étrangers dans votre nouveau contexte ne mènera nulle part ! Il faut savoir se réinventer, embrasser de nouveaux patterns, développer de nouveaux réflexes, se réorganiser.
Avec bien sûr tous les risques, toutes les erreurs qui pèsent sur de tels changements. Mais s’accrocher au passé c’est assurément mourir. Alors pour le coup, vous ne risquez rien à tenter de nouvelles choses, c’est plutôt l’inverse qui serait fatal.
10. Faire du plaisir son mantra
Tous les points précédents peuvent peut-être vous paraître confus, douteux, discutables, contestables ou incompréhensibles. Mais il est un point simple que tout le monde peut mettre en pratique immédiatement : faire du plaisir son mantra.
Réfléchissez à cela un instant : si vous aviez voulu vous ennuyer, auriez-vous décidé de créer votre start-up et vous coltiner les 9 points précédents ? La seule raison pour laquelle vous avez un jour décidé de vous lancer dans cette grande aventure, c’est précisément pour vibrer, vous lever chaque matin avec l’envie d’en découdre, de créer, des produits, des emplois, des vocations, de vous sentir vivant. Et votre indicateur le plus fidèle est le plaisir que vous prenez ou non à ce que vous faites. Ne le sacrifiez jamais, car tout le reste ne sera sinon que gesticulation.
Si votre singularité est votre bien le plus précieux, le plaisir est votre repère le plus sûr. Alors amis startupers, enjoy the ride, et envoyez-nous une carte postale quand vous serez arrivés à bon port. Quand le saurez-vous ? Ça, ce sera l’objet d’un prochain article 😉