Nous parlons souvent de recrutement, de Génération Y et de nouvelles technologies.
Une étudiante , Élodie Boulanger (dite Élodie Baker sur le web), à la recherche d’un emploi en alternance a récemment lié ces trois sujets de façon intéressante en créant un blog intitulé « Engagez-moi – Blog d’une étudiante décidée à trouver un travail ! ».
Le premier post publié le 26 octobre 2010 explique comment elle s’est « usée » pendant des semaines sur les sites d’offres d’emplois, les moteurs de recherche, les réseaux d’entreprise fournis par des écoles, etc., sans succès. D’où l’idée de créer son blog pour tenter de se démarquer au milieu de ces (trop) nombreux demandeurs d’emploi.
Dans le deuxième post, elle fait valoir son parcours et ses compétences. Dans les troisième et quatrième post, elle fait part respectivement de ce qu’elle recherche en termes de job et des différents moyens de la contacter. Sont cités Twitter, Viadéo, Facebook, Doyoubuzz et son email perso.
Puis dans les posts suivants, elle fait finalement part de l’actualité qui a retenu son attention et de son actualité. Le dernier, datant du 21 janvier 2011, met finalement en avant qu’elle n’a toujours pas trouvé d’emploi en alternance, ce qu’a confirmé notre récente discussion avec elle.
Cette démarche m’amène aux réflexions suivantes :
Trouver un 1er job est toujours aussi dur (mais ça c’est pas très nouveau bien que les promotions 2008 à 2010 soient plus pénalisées que les précédentes). Par contre, les réseaux sociaux et internet de manière générale nous permettent de mieux mesurer cette difficulté : les jeunes se rendent visibles, clament et racontent leurs recherches d’emploi. Ils sont pro-actifs et motivés (Elodie se décrit comme « une étudiante décidée.. »).
La Gen-Y est souvent pointée du doigt comme une génération sortant des sentiers battus, ne respectant pas les règles d’entreprise, parfois même qualifiée d’« insolente ». En réalité, la difficile insertion de cette génération sur le marché du travail est sûrement en partie la cause de ses comportements « anti-establishment ». Elle les pousse à inventer de nouveaux moyens de se faire connaître, de se différencier, de se faire repérer…. Pour s’en assurer, il suffit d’observer les dernières idées des jeunes: le CV vidéo, le CV-groupe Facebook, le CV interactif, les blogs, le CV packagé, etc. (Qui parmi les trentenaires d’aujourd’hui s’est autant démené pour sont premier emploi ?)
Et justement, parce que cette recherche est difficile et extrêmement concurrentielle, lorsque ces jeunes trouvent enfin un emploi ils ont tendance à être exigeants (conditions, temps de transport, possibilités d’évolution…) et non le contraire comme on pourrait s’y attendre.
Les managers doivent prendre en compte ces spécificités comportementales pour gérer les talents dans l’entreprise et surtout les conserver, car plus que toute autre génération la Y est infidèle !
Les réseaux sociaux, blogs et autres technologies de l’information et de la communication sont autant de moyens de se faire connaître, tant en termes de « savoir-faire » (parcours, compétences, …) que de « personnalité » (ses aspirations, qualités, craintes, passions …). Le CV classique envoyé par courrier avec lettre de motivation est d’ailleurs en perte de vitesse, on n’en reçoit plus que très peu.
Ces technologies permettent finalement à chacun de se bâtir une image de soi, celle que l’on a envie de communiquer à autrui. Nouvelles technologies et recrutement n’en sont qu’au début d’une longue histoire d’amour…
Rendez-vous dans les jours à venir pour creuser ces réflexions. En attendant, allez visiter le blog d’Élodie !
Merci beaucoup pour ce beau coup de projecteur !
Je suis néanmoins septique sur le manque d’efficacité des CV + lettre de motivation. En effet, malgré les nombreux moyens mis en œuvre par la génération Y dans la recherche d’un emploi, la vieille école a la dent dure.
J’ai constatée lors dans mes différents entretiens, que malgré une présence sur le web (blog, réseaux sociaux,…), c’est la lettre de motivation qui a d’abord séduit et ensuite les compétences cités dans le CV joint.
Je ne renonce donc pas à la lettre de motivation et au CV classique. Je considère aujourd’hui que le blog et l’activité web que je peux avoir ne sont que de moindres bonus, face au classicisme ambiant.
Je ne désespère pas non plus de trouver un travail au détour d’un article, ou bien d’être recrutée sur quelques tweets !
Carpediem !
Et merci encore.
Elodie,
Je considère personnellement (en me mettant en position de recruteur pour TalentSoft) que le CV est nécessaire mais non suffisant. Cela ferait évidemment bizarre de recevoir un candidat qui n’a pas de CV….
La lettre de motivation m’intéresse assez peu car il est dit la plupart du temps la même chose : « Vous êtes une entreprise formidable et j’aimerais rejoindre vos équipes ».
Par contre, je vais trouver suspect un candidat qui n’a ni compte LinkedIn, Viadeo ou Twitter. Mais je pense que cela est beaucoup lié au secteur d’activité, le mien étant les nouvelles technologies.
Et bien sûr, tout candidat faisant preuve de créativité (comme toi) au travers d’un blog ou autre attirera forcément mon attention.
Au finish, je pense que chaque candidat doit être malin et suffisamment bien cerner la culture de l’entreprise cible et de ses interlocuteurs, et se demander au cas par cas quel sera le meilleur moyen de se faire connaître.
Le débat reste de toute façon ouvert et j’ai hâte de découvrir ce que l’avenir nous réserve en matière de recrutement.
Bon courage à toi en tout cas !