Je suis en vacances au ski avec des amis, le bonheur quoi ! Je descends une piste, je prend un vin chaud, j’accepte une invit’ sur LinkedIn, je check-in sur Foursquare, je prend une photo, je la retouche sur Instagram et la publie sur Facebook dans la foulée.
Vu que je suis niveau 3 en paramétrage de Facebook, j’arrive à ce que la photo ne soit visible que par mes amis (i.e. comprendre « pas les 10 clients que j’ai dans mes contacts »). Et comme j’ai compris l’usage d’Instagram, la photo n’est bien sûr pas une photo de mes 3 potes en train de trinquer au vin chaud mais celle d’un petit chalet en contrebas jouissant d’une lumière incroyable….
Ca, c’est le scénario idéal. Parce qu’un scénario tout aussi probable est le suivant :
- Je descends une piste
- Je prends un vin chaud (jusque là tout va bien)
- J’accepte une demande d’ami sur Facebook (d’une personne dont je n’ai jamais entendu parler, et là ça se gâte déjà…)
- J’indique ma localisation sur Twitter pour la 12ème fois de la matinée
- J’en profite pour envoyer une photo de ma fondue sur Foursquare (en oubliant d’indiquer le restaurant où je suis)
- Etc.
Bref, l’abondance de réseaux sociaux commence à devenir quelque peu compliquée si l’on ne prend pas la peine de comprendre à quoi ils servent. Pour ceux qui souhaitent vraiment approfondir la question, on pourra toujours se référer à l’ouvrage de @cath_woman, @bfaverial et @akostic sur le #CommunityManagement paru chez @Diateino. Et pour les plus paresseux, voici ce que personnellement j »attends de ces différents réseaux sociaux (j’attends vos remarques et commentaires pour faire évoluer mes usages et mon point de vue 😉 :
- Twitter est un site de micro-blogging qui, en deux mots, permet de ne plus regarder Claire Chazal (qui est maintenant à la traîne de plusieurs heures tous les soirs) et de se tenir informé de l’actualité concernant tous les domaines qui nous intéressent. D’où l’importance de ne suivre que les personnes qui évoluent dans ces domaines…. On a tendance à publier les infos sur lesquelles on a une valeur ajoutée et susceptibles d’intéresser les personnes qui nous suivent parce que l’on a justement une valeur ajoutée sur notre domaine de prédilection (en privilégiant le qualitatif au quantitatif)
- Facebook a pour les nostalgiques remplacé Copains d’avant, pour les étudiants remplacé les flyers et est en passe pour les entreprises de remplacer le site internet ou les petites annonces. On publie du contenu 2.0 à destination de ses différents contacts, en prenant soin de le filtrer à l’aide de listes en fonction des destinataires : des liens pros pour ses collègues, des photos ou vidéos pour ses potes, des news corporate pour les candidats et collaborateurs, etc. Cela permet également de chater avec des personnes que l’on ne connaît pas forcément suffisamment pour les appeler (non FB n’est pas un site de rencontres !). C’est à mon avis actuellement le réseau social le plus polymorphe, du fait de la variété d’usages qu’il autorise
- Google+ : comme Facebook, avec une super ergo (en particulier les « cercles »), mais avec personne dessus… pour l’instant !
- Foursquare, au début, on se dit que cela ne sert à rien. Et puis après, on se dit que ça ne sert à rien mais que c’est amusant. Et ensuite, on finit par comprendre ce que revêtent les termes de #géolocalisation et de #gamification. C’est un réseau social à usage plutôt privé qui permet de savoir où se trouvent nos contacts grâce à des « check-in » (i.e. « Je suis là ») bien sentis. Bien évidemment, on check-in plutôt à l’aéroport ou au Four Seasons qu’au Franprix ou chez Mimile. Comme dirait Dominique Cardon, on est plutôt dans la dimension « phare » de soi-même. Au-delà de la satisfaction de devenir « Mayor » des lieux où on se rend le plus (en commençant par chez soi, ce qui n’est pas forcément évident), cela facilite les occasions de prendre un verre avec un ami ou une connaissance, parce que l’on est pas loin l’un de l’autre. Il s’agit donc plutôt d’ajouter des amis, copains ou connaissances que des inconnus
- Picasa, Instagram ou Flickr sont des réseaux sociaux qui permettent de partager des photos. Accessoirement, Instagram sert à retoucher ses photos. Picasa et Flickr permettent de se créer des albums et de les partager avec différents groupes. On peut aussi bien créer des albums persos (voyages, soirées, souvenirs, etc.) que pros (évènements, etc.). Instagram a un positionnement un peu plus « arty » et il s’agit moins de montrer ses exploits au tennis que d’exposer de beaux clichés. Je pense que c’est un peu l’équivalent de MySpace, mais pour la photo. Du coup, on ajoute sur Flickr et Picasa les contacts concernés de près ou de loin par les albums publiés, quand on acceptera sur Instagram a peu près n’importe qui du fait que l’on souhaite exposer au plus grand nombre
- Yammer, c’est simplement un réseau social d’entreprise gratuit (i.e. un Facebook pour l’entreprise…). Il concurrence directement des entreprises comme BlueKiwi, Jamespot ou Jive qui permettent à une entreprise de développer un réseau social interne. Mais @aponcier ou @bduperrin en parleront beaucoup mieux que moi
- MySpace, comme je le disais plus haut, est un réseau social visant à faire connaître ses compositions musicales. Tout d’un coup, on n’a plus besoin des maisons de disques pour faire connaître sa musique au plus grand nombre. Il s’agit donc de se créer le plus grand réseau de contacts possible !
- LinkedIn, Viadeo ou Plaxo, avec des succès différents, sont des réseaux sociaux professionnels. Pas question d’y ajouter des membres de sa famille s’ils n’ont rien à voir avec notre activité professionnelle. Cela permet de ne plus sortir sa lampe de spéléologue pour rechercher un contact dans ses cartes de visite mais au contraire de lui envoyer un email en deux clics. LinkedIn a un positionnement plutôt international et top-management quand Viadeo est plutôt français (même s’ils tentent actuellement une belle percée à l’international) et concerne des collaborateurs ayant moins de responsabilités
- YouTube ou DailyMotion sont des réseaux sociaux permettant de partager des vidéos
- Spotify est l’équivalent de YouTube mais permet de partager de la musique (celle que l’on aime bien et pas forcément celle que l’on a composée, contrairement à MySpace)
J’en oublie probablement un grand nombre, par omission ou méconnaissance…. Et à l’heure où je peaufine ces quelques lignes, 3 nouveaux réseaux se sont surement créés.
J’ai le sentiment que la tendance est en train de se ré-inverser ! MySpace a été le premier réseau social connu du grand public et s’adressait à une population bien spécifique : les musiciens. Facebook est rapidement venu lui voler la vedette avec un réseau social on ne peut plus généraliste puisqu’il ne concernait aucun secteur d’activité en particulier. Et une nouvelle vague de réseaux sociaux spécialisés ou métiers est en train d’apparaître, chaque réseau traitant d’un thème bien particulier (la photo, la musique, l’entreprise, etc.).
Le plus simple pour se tenir au goût du jour est encore de suivre les spécialistes ès. #RéseauxSociaux sur Twitter 😉
PAs facile de commenter là dessus car comme tu le dis…c’est la jungle. Par contre ton billet mets en avant quelque chose de relativement évident à coté de quoi il me semble que beaucoup de gens passent, spécialement dans l’entreprise : le sens de l’outil et sa cohérence par rapport à des besoins et des activités bien concrètes qui sont soit de mon fait soit qui me sont imposées (contexte entreprise).
Après il me semble également que la fin de la récré va bientôt être sonnée. Certains pans de notre vie personnelle ou professionnelle peuvent avoir leur place sur plusieurs outils, de manière concurrente (je peux choisir A ou B) ou complémentaire (pour arriver à mes fins il me faut A et B). Vient ensuite le facteur temps : on a pas le temps d’utiliser X plateformes, de regarder ce qui s’y passe, de répliquer dans l’une ce qu’on voit ou fait sur l’autre. L’outil n’est qu’un moyen et il devient contre productif lorsqu’on en fait une fin. Dernier point, qui penserait aujourd’hui avoir 3 téléphones avec 3 opérateurs différents, chacun servant pour un certain groupe de contacts. « Alors je dois appeler Alex…heu…Ah non c’est SFR. Mais pour le call a 3 avec Laurent qui est sur Orange on fait comment ? ». Et pourtant coté réseaux on en est presque là.
L’avenir des réseaux et d’une certaine manière leur survie (le difficile passage de l’adolescence à l’âge adulte et à la maturité) passera par deux axes : fusion (regroupement entre acteurs) et intéropérabilité (une action unique mais des effets sur plusieurs plateformes). Il devient en effet essentiel de débroussailler la jungle si on ne veut pas que l’effort passé pour utiliser annule le bénéfice tiré par l’utilisation d’une part et que le besoin en temps et en attention demandé soit supérieur à ce qui reste dans des journées qui ne font que 24h.
http://mobile.lemonde.fr/idees/article/2011/12/20/solomo-et-poso_1620839_3232.html
Merci pour ton commentaire !
Tout à fait en ligne avec toi concernant l’interopérabilité, sans quoi ça va vraiment devenir compliqué…
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Bon c’est les vacances, mais on répond tout de même aux amis (c’est fou ce que twitter peut-être viral 😉 surtout quand ils ont l’amabilité de vous citer. Evidemment avec l’ami Bertrand qui a tiré le premier, il va falloir un peu se creuser les méninges pour être pertinent.
Tout d’abord je ne suis pas sûr qu’il n’y ait personne sur Google +, mais surtout que je pense qu’avec G+ il va falloir se tourner plus vers les RSE que les réseaux sociaux grand public pour comprendre son évolution. En effet, il progresse très vite et offre de plus en plus de fonctionnalités professionnelles et il est le réseau qui promet le plus de possibilités (trop ?) de gestion entre « l’interne » et « l’externe » et donc une promesse gestion du SCRM. Donc une affaire à suivre pour moi, car je crois que cette question de SCRM est une des grandes promesses business du collaboratif au niveau de la valeur ajoutée. Sans parler d’un éco-système complet d’outils d’entreprises lui permettant de marcher sur les pas d’un IBM, Microsoft et consorts.
Ensuite, je ne reviens pas sur ‘intéropérabilité dont parle Bertrand, analyse que je partage pleinement.
Mais je reviens sur ta remarque sur Yammer que tu présentes comme un Fb d’entreprise. C’est marrant, il a pendant longtemps été présenté comme un twitter d’entreprise (ce qu’il était). Il a d’ailleurs conduit certaine entreprise, comme Alcatel-Lucent pour ne citer qu’elle, à gravir une courbe de maturité des usages liés aux RSE, avant de passer à un autre outil. Yammer a depuis fortement évolué, pour en effet ressembler de plus en plus à un FB d’entreprise et sans aucun doute tenter de reconquérir le coeur des entreprises. Sa force est sa simplicité avec pourtant de plus en plus de fonctionnalités (équation que beaucoup d’éditeurs ont du mal à gérer), qui fait qu’il devient une véritable alternative pour des entreprises souhaitant se lancer dans l’aventure de la collaboration. Le but final étant pour Yammer de ne plus être un simple outil servant à un pilote, mais bien devenir un outil pérenne. D’ailleurs lui aussi comme G+ offre maintenant une ouverture vers des parties prenantes externes, sentant le poids du SCRM à venir.
Donc pour moi Yammer qui était un starter, est en train d’évoluer vers une véritable solution de RSE. Sera-t-il convaincre, à voir, surtout s’il persiste à vouloir uniquement avoir des serveurs aux US, ce qui est problématique pour des entreprises européennes dans une problématique de cloud.
Quant à G+, ses suites d’appli s’adressait surtout au marché des PME, cela semble évoluer, est-ce que G+ va prendre le même chemin et adresser le marché des grands comptes. Son avantage, c’est que les politiques des DSI concernant le SAAS est en train d’évoluer, alors qu’avant c’était un frein.
Allez un petit coup de teasing pour finir. Comme chaque année fin janvier Lecko (ex-Useo) va sortir sa matrice des potentiels sociaux des solutions de RSE, et pour avoir vu la version qui est en train de se finaliser, il y a pas mal de changement, ça bouge dans les RSE. Alors, pour s’orienter dans la jungle, suivez le guide 😉
Bien joué Alex, tu viens de me faire écrire un papier uniquement sur les solutions, moi qui n’en parle que rarement et en vacances en plus…
Merci Anthony pour ton commentaire, et d’autant plus si tu es en vacances !
Tu m’as vraiment donné envie d’en savoir plus sur Yammer, et surtout sur G+, que j’ai un peu facilement catalogué ! 🙂
Je ferai peut-être un post sur cet unique réseau quand j’aurai mieux cerné son intérêt then !
À bientôt.
Alex
Je suis assez d’accord avec tout, particulièrement sur l’analyse d’Arnaud sur Yammer. En lisant l’article d’Alex, j’ai été surpris de lire « Yammer, c’est simplement un réseau social d’entreprise gratuit » auquel j’ai eu envie de réagir. Yammer dispose effectivement d’une version gratuite, light, non localisée. C’est simple à mettre en oeuvre, ça se fait de manière immédiate, presque sur un coin de table. Tiens je ferais bien un RSE pour mes collègues, puisque la DSI ne me l’a pas encore proposé… (l’entreprise World, 45 000 employés à travers le monde).
Et c’est là que les problèmes commencent : quel nom choisir ? comment s’assurer que les données restent à l’intérieur de l’entreprise ? comment faire du prosélytisme tout en maîtrisant la croissance du machin (et que par ailleurs, je reste superadmin ou que j’en délègue le rôle… mais à qui ?) ? que je m’assure que tout le monde (même ceux qui ont une racine mail différente de la mienne) en profite ? que chacun dispose d’une version dans sa langue ? etc… Bref, Yammer (et j’abonde dans le sens d’Arnaud) pose d’excellentes questions à toute entreprise qui s’intéresse aux RSE. Apporte-t-il pour autant les bonnes réponses à ces bien pertinentes questions ?
Sans doute la stimulation induite par sa simple mie en application à périmètre réduit suffit-elle à répondre « techniquement » à bien des questions. Il est même probable que l’aspect « social » de la problématique RSE soit effleurée, parfois même creusable à l’aune de ce super outil. Et en effet, sa simplicité, conservée lors de ses différentes versions successives fait beaucoup pour son agrément d’utilisation, et dans la jungle des plateformes disponibles, c’est déjà un exploit (je m’interdis de citer ses compétiteurs qui n’ont pas cette capacité). En ce sens, il est probable que nombre d’expériences qui démarrent avec Yammer donneront envie à certains de poursuivre.
Certains penseront qu’il vaut mieux un « truc » plus robuste, ou mieux accepté par la DSI, ou plus cher, ou qui fait plus sérieux et moins Facebook ou Twitter ou G+. Un truc vraiment d’entreprise, quoi ! Jusqu’à risquer d’en faire un « shelfware » (le logiciel qui reste sur l’étagère). Mais la version payante de Yammer (que je ne connais pas encore) est sans doute une alternative à tester, et je parierais que ce logiciel est suffisamment bien né pour tenir la route dans le futur.
En tout cas, cela ne doit pas détourner les entreprises qui se lancent dans l’aventure RSE (c’en est vraiment une) de l’objectif premier qui n’est pas d’installer un logiciel supplémentaire, mais de créer les conditions d’un nouvel équilibre social au sein d’une population hétérogène et souvent empêtrée dans les rapports de force. Et ça ce n’est pas du logiciel, fût-il génial, c’est du temps et de l’accompagnement.
;>)
Merci pour toutes ces précisions !
Et encore merci à @aponcier qui a mis en évidence le fort potentiel de Yammer.
Je pense que je vais faire une petite expérimentation dans ma boîte l’histoire de creuser 😉
Mais quoi qu’il en soit, je vous rejoins complètement : un outil, aussi génial soit-il, ne génère pas intrinsèquement une politique RH et collaborative adaptée à l’entreprise !
Et c’est la-dessus qu’il faut effectivement d’abord de concentrer.
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L’intérêt de Yammer c’est la version gratuite facile à prendre en main pour débrouissailler les usages et évaluer le travail à faire en termes de change. Ensuite tu peux passer à autre chose si tu te rends compte que tes besoins sont autres ou rester sur Yammer.
A ce qu’il me semble, peu d’entreprises sont restées sur Yammer seul en acquérant de la maturité. Mais aucune ne l’a abandonné non plus. En fit il convient à un périmètre d’usages donné et à un besoin précis pas forceménet couvert par d’autres solutions pourtant plus riches. Donc il reste souvent en parallèle avec des Jive, Sharepoint et autres.
Visiblement là où les autres solutions sont plutôt utilisés pour des échanges avec un peu de construction et de recul, Yammer sert pour les besoins immédiats. Un peu à la twitter. Tu utilise les autres pour vraiment formaliser des discussions, des pratiques, Yammer pour des discussions dans l’instant genre « j’ai vu ça » ou « qui sait comment ».
Bonjour Alex et bonjour à tous!
Merci Alex de ce billet qui valorise si bien le livre que nous avons tellement voulu comme un partage d’expériences qu’il reste bien au goût du jour 😉
Cela me fait drôle aussi de relire des choses sur Yammer et je partage le point de vue d’Anthony!! Comme quoi parfois un outil fut-il rudimentaire permet d’accompagner le changement d’usage et réciproquement… L’outil n’est donc rien seul.
En tous cas bravo pour la performance d’avoir fait écrire Anthony durant la trêve hivernale !
Bonne journée à tous!
c’est là que je m’aperçois que j’ai appelé Anthony Arnaud. Ce qui témoigne d’un manque d’attention caractérisé. Désolé Anthony. .>)