Manifesto pour l’évolution des entretiens annuels !

Chers amis, voici venu le temps des entretiens annuels d’évaluation !

Selon les entreprises, il peut s’agir d’évaluer les objectifs de l’année passée et de fixer les objectifs de l’année à venir ; d’évaluer le niveau d’occupation des compétences des collaborateurs, en lieu et place des entretiens professionnels ; d’annoncer la distribution éventuelle de bonus et définir les augmentations de salaire ; de parler mobilité professionnelle ; de recueillir les besoins de formation ; etc.

Bref, il y a quasiment autant de façons de réaliser l’entretien qu’il y a d’entreprises. Mais une chose est commune à toutes : l’exercice n’a finalement pas beaucoup évolué au fil des ans. Les formulaires d’entretien ont certes été informatisés pour les entreprises qui se sont dotées d’un SIRH, mais la conduite des entretiens est-elle vraiment différente pour autant ?

Dans de trop nombreux cas, l’entretien annuel d’évaluation fournit l’occasion – annuelle – au manager de rencontrer ses collaborateurs. Très souvent, le manager – par crainte naturelle du conflit – n’osera pas aborder les points qui fâchent et se contentera d’une discussion assez surfacielle avec le collaborateur. Beaucoup de collaborateurs attendent cet exercice avec impatience, non pas pour identifier leurs axes de progrès, mais simplement pour négocier leur augmentation. Le calendrier de chaque entreprise étant ce qu’il est, les souhaits de formation qui sont formulés lors des entretiens arrivent souvent trop tard pour être pris en compte par les RH dans le cadre de l’élaboration du plan de formation.

Et si c’était à refaire ? Et si on repensait le processus en repartant d’une feuille blanche ? Après avoir fait le bilan 2011 et vu évoluer les tendances du « collaborateur acteur de sa carrière », RH 2.0, collaboratif, gestion des talents, etc., à quoi ressembleraient les entretiens d’évaluation 2012 ?

Voici ce que j’aimerais tenter de faire l’année prochaine dans ma boîte :

  1. L’entretien annuel d’évaluation ne serait pas un moment de découverte ou de surprise pour le collaborateur et le manager puisque ces derniers auraient dialogué régulièrement tout au long de l’année
  2. Manager et collaborateur viendraient récupérer automatiquement au sein du formulaire d’entretien l’ensemble des notes qu’ils auraient pris tout au long de l’année dans leurs « journaux » respectifs – sur le SIRH de l’entreprise – pour faire ensemble la synthèse de l’année écoulée
  3. Aux notes des deux protagonistes viendraient s’ajouter l’ensemble des évaluations et commentaires réalisés par toutes les personnes avec lesquelles le collaborateur a travaillé tout au long de l’année : « Jean a vraiment fait une belle présentation en public lors du meeting annuel » ; « 15 personnes ont attribué à Jean la compétence ‘Capacité à négocier’ » ; « Jean a reçu 17 commentaires sur son document partagé concernant le futur produit XB24 » ; etc. C’est tout l’intérêt de la dimension Social de la RH 2.0
  4. Le manager regarderait avec intérêt l’ensemble des « badges » obtenus par le collaborateur, la gamification s’étant invitée dans tous les processus : « Jean est l’auteur le plus prolifique de documents » ; « Jean est le networker le plus influent de l’entreprise » ; « Jean est le plus grand réserveur de salles de réunion de l’entreprise » ; etc.
  5. Le manager ferait preuve de suffisamment de courage pour dire au collaborateur ce qu’il a à lui dire, concernant aussi bien ses axes de progrès que ses éventuels échecs ou erreurs, parce qu’il aurait d’abord à cœur que celui-ci progresse et s’épanouisse
  6. Il prendrait également le temps d’écouter son collaborateur pour comprendre quels sont ses doutes, ses craintes, ses aspirations, et lui demander comment il peut améliorer leur relation de travail
  7. Ils échangeraient longuement sur leurs visions respectives du poste occupé par le collaborateur, tel qu’il se présente aujourd’hui, tel qu’il pourrait se présenter demain, et envisagerait ensemble le next step du collaborateur. C’est le coeur de la planification des talents et de la gestion de carrière. Les objectifs et souhaits de formation découleraient logiquement de cette vision partagée, et seraient en grande partie le fruit d’une construction commune.
  8. Ils se quitteraient sur une accolade chaleureuse parce qu’après tout, l’entretien d’évaluation est aussi le moment de « vider son sac » pour le collaborateur et de repartir sur de bonnes bases

Certes, de la lecture consécutive de l’ensemble de ces points se dégage un léger sentiment d’utopie… Mais pris isolément, on se rend finalement compte que chaque point est loin d’être irréalisable, certains d’entre eux ne demandant même surement qu’un léger ajustement, organisationnel, relationnel, managérial ou technologique.

Il suffirait d’un entretien d’une heure suivi de points trimestriels de 30-45 mn, entre lesquels s’intercaleraient des discussions informelles, sur un RSE ou devant une bière (je sais que @resshum le fait très bien !).

En conclusion, celui ou celle qui pourra vraiment faire la différence dans ce nouveau processus d’évaluation reste le manager !

Vous qui lisez ce blog, collaborateur, manager, RH, consultant, blogueur, quel serait votre entretien d’évaluation idéal pour 2012 ?

J’attends avec impatience vos commentaires 😉