J’ai assisté mercredi 4 avril toute la journée aux différentes sessions du Congrès HR traitant des réseaux sociaux. Voici ce que j’en retire :
Droit du travail et 2.0
Les technologies 2.0 ont une incidence non négligeable sur le droit du travail selon Jean-Emmanuel Ray (juriste assez médiatisé). Depuis l’avènement du Blackberry & autres, comment mesure-t-on le nombre d’heures passées au travail ? Quid des emails envoyés le samedi matin, le dimanche soir et durant les congés ? Avec les smartphones, même chez soi, on est encore dans l’entreprise !
RH & IT doivent avancer main dans la main
Selon Laurence Barthès (Dassault Systèmes), le collaborateur est aujourd’hui positionné au cœur de l’entreprise et il faut mettre à sa disposition l’environnement qui va lui permettre d’exprimer ses talents. Les technologies 2.0, et en particulier les réseaux sociaux, jouent un rôle clé dans cet environnement. Elles doivent lui permettre à la fois d’interagir de façon agile avec les autres collaborateurs et d’accroître sa productivité. RH et IT doivent donc travailler de concert.
Ce n’est pas tant le « Facebook » de l’entreprise qui est visé ici mais bien une plateforme collaborative interne (autrement appelé RSE pour Réseau Social d’Entreprise) qui supporte des objectifs business et doit supporter les processus de l’entreprise. Il s’agit notamment d’offrir :
- Une vue « classique » du collaborateur donnant des infos élémentaires : nom, prénom, adresse, mission, …
- Une vue sur ses contributions : les communautés auxquelles il appartient, ses compétences, ses intérêts
- Uune vue sur les projets auxquels il participe afin de favoriser les échanges et sortir des silos
La motivation des collaborateurs vient de l’accroissement de leur influence sur le marché
Selon Martin Roulleaux Dugage (Areva), en participant à des projets intéressants, les collaborateurs accroissent leur valeur sur le marché, ce qui constitue un mécanisme incitatif ! Cela compte d’autant pour eux qu’ils ne sont plus sur la promesse d’une carrière éternelle, être visibles sur le marché est donc essentiel !
La difficulté selon Thierry Happe (fondateur de NetExplorateur) est de faire le distinguo entre le networking et le non-working ! La participation à des projets doit être motivée d’abord par le fait de produire de la valeur pour l’entreprise avant de travailler sur son e-réputation.
Vers une mentalité 2.0
Selon Thierry Happe, la RH fait face à un enjeu fondamental : comment permettre aux collaborateurs de retrouver dans l’entreprise les codes qu’ils ont déjà adopté dans leur vie privée ? L’usage des Facebook et autres Twitter a donné à chacun l’habitude d’échanger, de collaborer, de converser, de partager, de contribuer, etc. Et lorsqu’il revêt son habit de collaborateur, il doit demander, faire valider, travailler avec une hiérarchie plutôt qu’un réseau, etc.
Les RH ont un rôle clé à jour dans l’évolution de la culture de l’entreprise et doivent aider à passer d’une logique d’organigramme à une logique de sociogramme.
Quid des frontières de l’entreprise 2.0 ?
Laurent Labbe (@mentreprises) pose la question fondamentale de la porosité des frontières de l’entreprise. Quid du stagiaire qui filme son manager en train de pousser une gueulante et la poste su YouTube ? L’entreprise a pu dépensé des millions pour valoriser sa marque employeur, ses efforts peuvent être annihilés par une action individuelle autonome…. Cela pose évidemment les questions d’éthique, de sécurité, etc.
Chaque collaborateur est aujourd’hui devenu community manager de son propre réseau, et l’entreprise doit prendre en compte ce phénomène et tenter de l’accompagner, plutôt que le craindre.
D’autant qu’un RSE peut aujourd’hui donner un accès aux clients, aux partenaires, rendant définitivement les frontières de l’entreprise poreuses.
De très nombreux autres éléments ont été soulevés, suite au prochain épisode 😉