OKC en finale : quand le talent se décline au pluriel !

Le we sera sportif ! Parce que le sport nous fournit toujours de belles illustrations en matière de gestion des talents… Le billet d’aujourd’hui aborde la question du talent collectif au travers de la victoire d’OKC sur les Spurs leur permettant d’accéder en finale NBA. Le billet de demain traitera plutôt du talent individuel au travers du cas Richard Gasquet !

Julien Moulin avait déjà dans l’un de ses billets abordé le rapport entre talent individuel et talent collectif, démontrant que la victoire appartenait à l’équipe qui savait réaliser une véritable alchimie avec ses talents individuels. La victoire d’OKC est formidable parce qu’elle illustre plus que jamais cette notion d’alchimie.

Il y a 4 ans de cela, l’équipe des Oklahoma City Thunder (anciennement Seattle Sonics) gagnait 10% de ses matchs en saison régulière. L’année dernière, cette jeune équipe encore peu expérimentée échouait en finale de conférence face aux Dallas Mavericks et ces vieux routiers de la NBA que sont Jason Kidd, Jason Terry ou Dirk Nowitzki. Aujourd’hui, ils gagnent face aux Spurs de Tony Parker et Tim Duncan qui ont réalisé une superbe saison et qui ont dominé la décennie passée. Il s’agit d’une véritable passation de pouvoir. Comment ont-ils réalisé cet exploit en seulement 4 ans ?

L’équipe est re-née de ses cendres autour d’une méga-star : Kevin Durant

Kevin Durant, c’est le talent à l’état pur. Félin, agile, gentleman, il démontre une habileté au shoot, une intelligence de jeu et un sang-froid dignes des Michael Jordan et autres Larry Bird. Qu’est-ce qui fait que je le préfère personnellement à Kobe Bryant ? Il a déjà compris à 23 ans que l’on ne gagnait pas des matchs tout seul ! Il a du cohabiter avec une autre star, Russell Westbrook, ce qui n’a pas été forcément simple au début. Russell Westbrook a eu du mal à accepter le fait que ce ne soit plus « son » équipe. Dwyane Wade a du faire de même à l’arrivée de Lebron James à Miami. Mais quand Russell a compris que la victoire ne pourrait s’obtenir qu’au prix d’une intelligente cohabitation et que Kevin a su suffisamment mettre en valeur son coéquipier, alors OKC avait déjà résolu une équation sur laquelle beaucoup de duos se cassent les dents (remember la fin de la cohabitation Kobe-Shaq ;).

L’équipe comporte les indispensables « hommes de l’ombre »

Michael Jordan et Scottie Pippen auraient-ils gagné leurs 3 premiers titres sans Horace Grant ? Horace Grant, c’est ce formidable rebondeur offensif qui récupère les ballons lorsque ses coéquipiers ont échoué au shoot. Sans lui, on rate son shoot et on retourne défendre. Avec lui, on a une 2ème, une 3ème chance. L’homme de l’ombre, c’est celui qui offre cette seconde chance à ses coéquipiers, celui qui leur permet de faire la différence. Alors bien sûr, ce n’est pas celui qui récupère le maximum de votes pour aller au All-Star game. Les fans préfèrent toujours les buteurs au défenseurs…. Mais s’il n’y a personne pour contrer l’adversaire et faire des passes, à quoi peuvent bien servir les buteurs ? Les hommes de l’ombre acceptent – comme leur appellation l’indique – de ne pas devenir des stars, mais de permettre à celles qui les côtoient de briller. La bonne nouvelle : les hommes de l’ombre gagnent des titres en même temps que les stars !

OKC comprend ses James Harden et Serge Ibaka. Ils prennent des rebonds, font de bons écrans aux bons moments, et peuvent même comme James Harden assurer la victoire avec un 3 points dans le money time.

L’équipe comporte son vieux briscard : Derek Fisher

Derek Fisher, anciennement aux Lakers, c’est monsieur « shoot décisif à la dernière seconde ». Toutes les équipes qui ont gagné le titre avaient un ou plusieurs joueurs d’expérience ! Celui qui ne tremble pas lorsque tout dépend de lui, qui sait comment gagner un match, qui a le mot juste lorsque ses partenaires deviennent fébriles. Beaucoup en début de saison pensaient qu’OKC serait encore un peu jeune pour aller au bout. Un joueur d’expérience comme Derek Fisher aide à compenser la jeunesse de ses coéquipiers. Alors bien sûr, il ne s’agit là que d’une finale et pas encore du titre NBA, mais OKC a déjà gagné sa saison. L’équipe a prouvé qu’elle pouvait aller au bout. Et comme à la grande époque des Lakers, Derek Fisher a encore été décisif !

Alors finalement, OKC c’est une combinaison de ce qui se fait de mieux dans le sport : des talents stars, des talents expérimentés et des talents humbles. La mayonnaise a pris, le coach Scott Brooks y est pour beaucoup, comme tous ceux qui ont su composer ce collectif aussi équilibré.

Cela doit servir d’exemple à toutes les entreprises et à tous les recruteurs : la performance ne repose pas sur un seul type de talent mais sur la combinaison harmonieuse et pertinente de différents talents ! CQFD 😉