Après avoir lu un article de GQ au bord de la piscine sur la nécessaire cure numérique que nous devrions nous imposer pendant l’été (enfin pour les vacanciers hein…), j’ai failli céder…. Mais finalement, plutôt que de complètement se départir de nos us et coutumes numériques, pourquoi ne pas les adapter au contexte estival ? Puisque, finalement, l’appellation 2.0 traite beaucoup plus de partage et de conversation que d’informatique, quelles seraient de pures vacances 2.0, sans connexion 3G ou Wifi ?
Add Friend
Pourquoi, sitôt que l’on voit un visage familier ou sympathique sur Facebook, s’autorise-t-on à demander à être ami, alors que l’on affiche souvent une certaine timidité dans la vraie vie ? Les vacances sont un bon moyen de se faire de nouvelles connaissances, voire de nouveaux amis, car partager un match de beach-volley, une soirée en plein air ou une partie de pétanque, permet de devenir les meilleurs amis du monde. Enfin presque. Il s’agit plutôt de liens faibles, car on sait bien que le fameux « je te rappelle au retour, sans faute » supporte mal l’autoroute…. Mais un contexte détendu et des expériences ludiques détournent notre traditionnelle méfiance (pas du tout 2.0) et créent des opportunités de rencontre. A renforcer, comme pour tous liens faibles.
Poke
On connait tous la signification d’un poke. Dans 90% des cas, c’est l’équivalent (à peu près aussi efficace et apprécié) qu’un coup de klaxon en voiture devant une jolie fille. Pourtant, dans un monde qui se veut plus connecté, social et ouvert que jamais, chacun se plaint du fait qu’il est très difficile de faire des rencontres. Parce que les hommes n’osent plus, parce que les femmes paraissent distantes, etc. D’où le succès toujours grandissant des sites de rencontre. Alors au risque de faire baisser les cours de bourse des Meetic et autres sites du même genre, pourquoi ne pas simplement aller parler à quelqu’un qui vous donne envie d’en savoir plus ? Une bonne caipirinha sous une paillote en bord de mer devrait avantageusement remplacer le klaxon ou un poke 😉
Like
Celui-là est assez difficile à transposer dans la vraie vie. Approuver d’un Like ce que peuvent poster nos contacts sur leur mur est devenu une habitude à laquelle on ne prête plus attention. C’est une façon parmi d’autres de « socialiser », de mettre en évidence nos centres d’intérêts et goûts communs, de faire connaissance. J’ai fait part l’autre soir à de vieux joueurs de pétanque de ma grande admiration à leur égard, sorte de Like grandeur nature. Je dois dire que leur réaction m’a quelque peu déçu. Au lieu de susciter le partage et l’échange, ils se sont contentés d’un « Pousse-toi tu nous gênes ». Je me suis dit que je n’avais pas eu de chance, et ai liké un peu plus tard la casquette porte-canettes d’un ado visiblement en quête de reconnaissance. Celui-ci a été plus sobre et s’est contenté d’un regard légèrement méprisant. Je reprendrai confiance à la rentrée en likant des vidéos.
Tchat
Le tchat est le best-seller des vacances. Parce qu’après quelques verres de rosé ou de Ricard, il est assez facile de parler de tout et n’importe quoi à n’importe qui (ce qui vient invalider la théorie selon laquelle il est difficile de faire des rencontres…). Vous parlez météo avec votre primeur, économie avec le vendeur de poulets à emporter, de la vie avec votre voisin ou voisine de plage, musique avec le patron de la paillote qui a reçu Madonna pour un concert privé (si si…). Bref, vous papotez avec tout le monde, parce que vous avez le temps de le faire, et la disponibilité d’esprit.
Finalement, les vacances peuvent facilement être 2.0, pour peu que l’on soit détendu, que l’on partage des expériences sympathiques avec autrui, que l’on ait un peu de temps devant soi…. Et par hasard, ça n’aiderait pas à rendre l’entreprise un peu plus 2.0 tout ça ? On est là dans la dimension conversationnelle des réseaux sociaux d’entreprise, non tendue vers des objectifs business. On sait tous que c’est un peu comme les potes de vacances : si l’on ne partage pas de centres d’intérêts plus forts que l’amour commun de la plage, ça ne va jamais très loin, car le contexte qui crée le lien est peu transposable. Pour que ces rencontres se transforment en de solides amitiés, il faut des raisons (sociales, professionnelles ou autres) qui motivent la transformation d’un lien faible en un lien fort.
Mais en attendant de retrouver le wifi à la rentrée et tout ce qui va avec, n’hésitez pas à me faire part de vos expériences 2.0 endiablées 😉 Enjoy !