L’école de demain !

Un article très intéressant du Fémina d’aujourd’hui écrit par Brigitte Valotto fait un zoom sur « les nouveaux outils et les nouvelles façons d’enseigner, qui seront bientôt le quotidien de tous les élèves ».

Le remplacement des cahiers par des tablettes tactiles est certes intéressant, mais cela ne constitue finalement qu’une évolution des outils de travail. La réelle avancée repose selon moi sur l’évolution du rapport à l’évaluation ! 

Nos schémas mentaux se créent dès le plus jeune âge et l’école les influence largement. Nous avons tous vécus la peur du contrôle et l’appréhension de la remise des copies. Ce rapport archaïque à l’évaluation induit des biais psychologiques dès l’enfance qui perdurent à l’âge adulte : peur d’échouer, d’être jugé, voire humilié, qui peut conduire à une sous-valorisation excessive de soi et à une perte prématurée de confiance.

L’article souligne que l’école de demain passerait d’une gestion des élèves par les notes à une gestion des élèves par les compétences. Chaque élève aurait accès à un environnement numérique de travail, sorte de dashboard informatique, lui permettant de se positionner rapidement et de façon visuelle – au sein des différentes matières – par rapport à sa classe, de visualiser sa progression, de s’auto-évaluer, de définir lui-même son potentiel de progression.

Cela va pleinement dans le sens d’une responsabilisation (positive) dès le plus jeune âge, ce que je trouve particulièrement intéressant. On n’est plus « jugé » par un tiers, mais on se situe soi-même par rapport aux autres et à ses propres objectifs, en faisant émerger les actions correctives à mettre en oeuvre.

Le prof, à partir de ce type d’environnement, voit très rapidement sur quoi il doit insister en cours par rapport aux forces et faiblesses de sa classe. On n’est plus dans la sanction mais dans le développement. Cela ferait naturellement évoluer la relation enseignant-élève, et donc par la suite la relation manager-employé….

Cet environnement, en proposant des forums et autres moyens d’échanges, favorise évidemment grandement le travail collaboratif, permettant ainsi de glisser très jeune d’une culture de la compétition vers une culture plus solidaire. Après tout, le fait d’aider un camarade ne nous fera ni plus ni moins passer dans la classe supérieure….

On retrouve dans cet article la dichotomie existant au sein des entreprises dans le domaine de la gestion des talents entre un management par les résultats, s’appuyant sur les objectifs, et un management par les compétences favorisant l’employabilité et le développement.

Il est évident que pour faire évoluer l’entreprise, il faut commencer par faire évoluer le système éducatif, puisque les dirigeants, managers et autres collaborateurs ne font finalement que répéter des schémas cognitifs acquis dès l’enfance ! Mieux vaut soigner la cause que les effets, non ? Alors vive l’école de demain ! 😉