Quel que soit le domaine considéré, les « grands » le restent dans la victoire comme dans la défaite ! Cette édition de Roland-Garros en est une parfaite illustration.
Hier, Novak Djokovic et Rafael Nadal se sont livrés un match homérique. C’est finalement Nadal qui en est sorti victorieux avec un 9-7 au 5ème set, mais le plus impressionnant n’est pas là. Alors qu’il perd le 3ème set sur un sévère 6-1, Djoko revient en gagnant le 4ème au tie-break, témoignant d’une ténacité et d’un engagement sans faille.
Quand il est en retard dans le 5ème, Nadal réussit des coups incroyables pour revenir. Comme si le score n’avait pas prise sur leurs possibles émotions négatives, sur les tourbillons mentaux, sur leur physique même.
Voici leurs mots d’après match (source tennisonline.fr) :
Ça a été un match incroyable, je ne peux qu’être déçu. Mais je le félicite car il a été très courageux dans les moments importants. Quand il avait un jeu de retard dans le cinquième set, il a réussi des coups incroyables du fond du court. C’est pour ça que c’est le champion depuis tant d’années. Je ne m’attendais pas à un match facile. Je savais qu’on donnerait tout l’un et l’autre, physiquement et mentalement, pour gagner. J’ai fait de mon mieux. Mon troisième set n’était pas bon. J’ai baissé physiquement, mais j’ai réussi à revenir, et j’ai très bien joué ensuite. Mais ça n’a pas été suffisant, dixit Djokovic.
C’est très spécial pour moi. Bravo à Novak, qui est un très beau champion. Il va gagner ici à Roland-Garros un jour. Chaque match ici est très particulier. C’est difficile de trouver la même ambiance qu’ici. Jouer Novak est toujours un combat énorme. Dans les moments importants il est toujours là, mais j’étais prêt pour le combat, dixit Nadal.
Loin de se chercher des excuses, le perdant félicite et reconnaît la combativité de son adversaire. Le gagnant lui encourage le perdant en affirmant qu’il gagnera un jour le tournoi. Les joueurs de grand talent se respectent.
Il y a quelques instants, Serena Williams vient de remporter la finale, 11 après l’avoir fait une première fois. Elle termine sur son service le plus puissant de la partie, à 198km/h. Quelques coups avant, elle livrait son service (alors) le plus puissant, à 195km/h. Loin de céder à la célèbre « peur de gagner », elle monte en puissance, donne tout.
En face, alors que Maria Sharapova subissait de toute évidence le match, elle joue comme si de rien n’était. Elle ne laisse rien paraître, ni sur son visage, ni dans son jeu. Combien de joueuses et de joueurs sur le circuit seraient capables de s’accrocher de cette manière alors qu’ils subissent manifestement leur adversaire ?
A ce niveau là, les talents se comportent comme s’ils étaient pleinement dans l’instant présent, capables de ne penser ni au point qui vient de se jouer ni au prochain.
Ces deux matchs illustrent très clairement le fait qu’au-delà d’aspects techniques et de leurs compétences, les « grands » démontrent d’abord une attitude exemplaire ! Attitude combinant tant de valeurs que certaines personnes ou entreprises revendiquent sans véritablement les incarner : respect d’autrui, engagement, confiance, ténacité, combativité.
Alors inspirons-nous des leçons données par ces artistes, dans notre propre intérêt et celui de notre environnement 😉 Vivement la finale de demain !
Intéressant comme point de vue, mais j’ai du mal avec le fait d’étudier la manière de perdre en en faisant l’éloge… On perd avec classe… mmmh. C’est un lot de consolation? J’ai perdu mais je me comporte comme si je ne comprenais pas que je viens de perdre 5 jeux d’affilée? Et hop, un set en fumée, avec panache s’il vous plaît.
Je ne m’attarde pas sur le fait que celui qui est en passe de gagner éclate ses propres records du match, ça ça me semble au contraire montrer que le passé récent entre en compte. Et pour la personne en question, c’est tout a fait le comportement habituel mode rouleau compresseur.
Sans remettre en cause la reflexion, dans les études plus conventionnelles, je crois qu’on a tendance à étudier la manière de gagner.
Bon je parle, j’ai pas vu le match… Bonuit
Vous êtes gentil de ne pas parler de notre sportif français car si dans le match nadal-djokovic on pu voir leurs capacité à se surpasser dans les moments décisifs, on a vu avec lui la capacité à se liquéfier quand l’événement est important.
La technique ne suffit pas au plus haut niveau