Dans la lignée de l’article un brin provocateur de Jean-Christophe Anna, je rebondis sur la pertinence de la publication d’offres d’emploi. J’ai récemment passé beaucoup de temps avec de nombreux recruteurs d’entreprises du CAC40. Quel que soit leur renom ou leur aura, elles sont toutes inquiètes quant à leur capacité à « attirer les meilleurs », c’est-à-dire ces personnes qui par leur engagement, leurs compétences, leur sens de l’innovation, arriveront à faire la différence dans leur activité ! « Pourquoi viendraient-elles dans notre entreprise plutôt qu’une autre ? ». Cette question résonne comme un véritable leitmotiv.
Cela m’a fait pensé à ce que l’on peut vivre sur un cycle commercial. Quand on reçoit le cahier des charges d’un client ou un appel d’offre sans avoir noué de relations spécifiques avec le client en question, on pense souvent que c’est « un peu trop tard »…. Simplement parce qu’il va falloir sur un temps très court se faire connaître, démontrer sa capacité à répondre aux besoins du client ainsi que sa crédibilité, etc. Tout cela quand d’autres auront déjà depuis plus ou moins longtemps tissé des relations avec le client, ce qui leur permettra de ne se concentrer que sur la partie « réponse aux besoins », sans repasser par la case confiance, crédibilité, ….
De la même manière, quand une entreprise publie une offre d’emploi sans avoir noué de relations spécifiques avec des candidats, elle doit sur un temps assez court apprendre à connaître les candidats, évaluer leur capacité à répondre aux besoins de l’entreprise ainsi que leur crédibilité, etc. Et pour rebondir sur l’article de Jean-Christophe, ce n’est pas lors de quelques entretiens de recrutement que l’on va découvrir tout cela. Si le sujet de la marque employeur agite tant d’esprits en ce moment, c’est précisément parce qu’il sous-tend l’idée qu’il est fondamental pour l’entreprise de nouer une relation privilégiée avec toutes les personnes qui s’intéressent de près à son fonctionnement, sa culture, ses activités, ….. Et en cela, les médias sociaux fournissent une plateforme de communication et d’échanges très intéressante.
Cette relation privilégiée ne s’établit pas qu’entre un recruteur et des « badauds », mais entre des collaborateurs de l’entreprise – alors appelés ambassadeurs – et des personnes qui sont probablement en activité au sein d’autres entreprises. Les community managers sont également des interlocuteurs privilégiés pour quiconque s’intéresse à une entreprise. Ce lien direct entre personnes qui ne sont pas nécessairement pas dans une logique de recrutement permet d’échanger de manière plus sincère et transparente. Même si bien évidemment, il est bien rare que ce soit les salariés les plus mécontents à qui l’on demande de devenir ambassadeurs….
Cette relation privilégiée peut générer chez certaines personnes – alors candidates passives – la volonté de rejoindre l’entreprise. Cela peut se faire de façon spontanée ou au travers de la candidature à une offre d’emploi. L’offre d’emploi en question n’est alors plus une bouteille à la mer, mais une véritable porte d’entrée pour tous ceux avec qui l’entreprise aura su créer un lien et suscité l’envie de participer à son aventure.
Et comme le disait Jean-Christophe dans son article, aucun entretien de recrutement au monde ne pourra égaler tous les échanges qui auront eu lieu sur plusieurs jours, semaines ou mois. De nombreuses questions demeurent néanmoins :
- Comment inciter des collaborateurs à prendre de leur temps pour échanger avec des inconnus ?
- Comment s’insèrent ces (pseudo-)objectifs individuels par rapport à (d’éventuels) objectifs collectifs ?
- Comment s’assurer que ces derniers, tout comme le community manager, sauront porter les couleurs de l’entreprise et véhiculer ses valeurs correctement ?
- Les échanges et relations nouées sont-elles si désintéressées que cela, d’un côté comme de l’autre ?
- Etc.
Comme vous avez pu le mentionner Alex, je pense que pour recruter le candidat « idéal », celui qui sera impliquer dans l’entreprise et qui voudra la faire grandir, il faut savoir allier les réseaux sociaux avec la publication d’offres d’emploi. D’un côté les réseaux sociaux pour discuter directement avec des employés en poste, et de l’autre la publication de job pour être visible.
Le système des ambassadeurs dont vous parlez est potentiellement intéressant mais il se limite à quelques marques très identifiables ou des grands groupes capables de travailler sur du très long terme. Pour 99% des entreprises je pense que les annonces sont et seront toujours nécessaires.
Bonjour.
Comme je l’indique dans ma conclusion, il s’agit moins de se passer des offres d’emploi que de l’importance de nouer des relations avec des candidats potentiels en amont… Les ambassadeurs représentent une méthode parmi d’autres de nouer des relations en amont. Mais je pense que la question liée aux ambassadeurs ne réside pas dans une dichotomie « marque connue ou non », « grande entreprise ou non », …. Elle réside plutôt dans des aspects d’identification, de contacts que l’on souhaite toucher, … Je vais en faire un billet tiens 😉
A bientôt,
Alex
Bonjour.
Comme indiqué dans ma conclusion, il s’agit d’une approche complémentaire et pas en remplacement. La publication d’offres sur la page entreprise Facebook ou LinkedIn abonde dans votre sens 😉
++