Bonjour à tous,
Aujourd’hui je partage un article de Véronique Arène vu sur le site du Monde Informatique intitulé : « Les salariés de Yahoo se notent et se virent entre eux ». L’article dénonce un système d’évaluation trimestriel en cours chez Yahoo qui a manifestement conduit – directement ou indirectement ? – à un grand nombre de licenciements.
A l’heure des feedbacks en tous genres, qu’il s’agisse d’étoiles accordées à des restaurants, films ou pièces de théâtre, ou de compétences attribuées sur LinkedIn, la pratique des évaluations trimestrielles qui impliquerait une évaluation par ses pairs n’est pas choquante. Cela s’insère dans la tendance du crowdsourcing RH.
Ce qui est choquant, c’est que la pratique des évaluations soit mal définie, ou pire, détournée à des fins discutables. Les revues d’objectifs et autres dispositifs de mesure de la performance sont nécessaires pour faire le point sur l’activité des collaborateurs, comme on fait un point GPS sur tout trajet routier. Mais ce n’est pas une finalité ! C’est un indicateur.
Faire d’un indicateur un critère de licenciement plutôt qu’un axe de développement est une pratique qui ne s’inscrit pas dans la tendance actuelle, a fortiori quand le système d’évaluation est biaisé par des considérations techniques (échelle d’évaluation peu pertinente), politiques (abaisser untel pour valoriser un autre) ou autres (desiderata de la PDG)…
Amis lecteurs, si certains d’entre vous travaillent chez Yahoo, n’hésitez pas à réagir, car il est toujours facile de réduire par trop la réalité dans un article. En attendant bonne lecture 😉
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Le système de notation mise en place par Marissa Meyer, la patronne de Yahoo, s’est soldé par 600 licenciements au cours des dernières semaines.
Chez Yahoo, la politique des ressources humaines mise en place par la PDG du groupe, Marissa Meyer, a entraîné la colère des salariés de l’entreprise, a révélé AllthingsD. Le site s’est basé sur une multitude de messages publiés sur un forum de discussion interne qui montrent que les employés sont de plus en plus bouleversés par le système de notation mis en place par la dirigeante.
Appliquée depuis un an, cette méthode, qui contraint les employés à se noter entre eux, a apparemment entraîné le licenciement de 600 personnes au cours des dernières semaines. Certains sont furieux contre ce système d’évaluation trimestriel qui impose aux managers un classement forcé de leurs équipes avec les désignations « a raté » ou « partiellement raté » (ses objectifs), et même si ce n’est pas le cas, contre une évaluation basée sur une courbe en forme de cloche (belle curve). Ceux qui ont récemment perdu leur emploi avaient obtenu des notes plus faibles au cours des derniers trimestres.
C’est une bêtise à plusieurs titres :
– parce qu’une évaluation s’insère dans un processus RH et n’a pas de sens en elle-même ;
– parce que cela tue la coopération dans l’entreprise voire génère des comportements négatifs, et dans tous les cas rend inutiles les réseaux de communication (tout mel peut « tuer ») ;
– parce que instaure un climat de suspicion envers toute forme de hiérarchie (formelle ou non : chargés de projet…) dont on craint l’évaluation.
A l’évidence, il conviendrait d’offrir pour les étrennes un exemplaires des « décisions absurdes » de Morel. Quant à la gestion des talents chère à ce site, elle va sans doute se réduire fortement en cas de départs massifs.