Une récente étude met clairement en évidence que le télétravail constitue une véritable attente de la part des salariés français. Les raisons de cette attente sont dans l’ordre : l’équilibre vie perso-vie pro ; moins de temps dans les transports ; économies en trajet et nourriture.
Au-delà de ces quelques raisons invoquées, le télétravail s’insère pleinement dans la perspective du travailleur autonome, responsable, motivé par l’atteinte de ses objectifs. C’est également dans cette perspective que s’insère la question des vacances illimitées, adoptées par certaines entreprises de la Silicon valley encore considérées quelque peu avant-gardistes dans nos contrées. Si cela résonne avec l’entreprise libérée d’Isaac Getz dynamisée par le pourquoi plutôt que le comment, cela va à l’encontre de la culture française selon laquelle la présence est finalement le seul garant de l’effort consenti par la personne pour l’entreprise.
Pourtant, qui parmi nous n’a jamais vu son collègue jouer à Angry birds à 18h ou compter ses doigts de peur de partir trop tôt du bureau et s’entendre dire : « Tu prends ta journée » ? Quel est le sens de la présence au travail à une époque où smartphones et emails nous enchainent littéralement au travail quels que soient l’heure et le lieu, que l’on soit en vacances, en week-end ou à un diner chez des amis ? Se pourrait-il que l’on ait à ce point perdu de notre liberté pour d’un côté, s’imposer de répondre quasiment en temps réel à un email de son manager le dimanche, mais que l’on n’ait pas le droit de l’autre côté de partir plus tôt du travail parce que l’on a clôturé les dossiers du jour ?
D’une certaine façon, le télétravail est un juste retour des choses, une conséquence inéluctable, à une époque où tout le monde s’accorde à dire que les frontières spatio-temporelles de l’entreprise n’existent plus. Cela n’est pas bien sûr sans poser un certain nombre de questions pour les RH :
- Comment s’assurer que l’environnement de travail du collaborateur répondra à la fois à ses besoins et ceux de l’entreprise (que ce soit en termes de confort, d’efficacité, technologiques, …) ?
- Comment préserver une culture d’entreprise constituée de rites, d’habitudes, de valeurs, etc., lorsque les collaborateurs ne sont plus présents dans une même unité de lieu et de temps (si tant est que ce soit encore le cas aujourd’hui…) ?
- Comment faire évoluer – comme le souligne l’article – la relation collaborateur-manager pour que ce dernier ne cherche plus à « contrôler » le travail du premier, mais simplement à s’assurer qu’il dispose de ce dont il a besoin pour atteindre ses objectifs ? Ce qui nécessite bien entendu de renforcer la confiance portée par le manager sur ses collaborateurs
- Comment faire évoluer les contraintes réglementaires pesant sur le télétravail et pouvant éventuellement freiner sa mise en place ?
Autant de questions auxquelles il devient urgent de répondre. Et vous, qu’en pensez-vous ? 😉
Bonjour,
Merci pour cet article. Je suis en home office depuis 1 an et demi et je tiens à souligner le revers de la médaille du télé travail et des raisons sur les attentes évoquées dans l’article et dans l’étude.
Il est utopique de croire à un certain équilibre vie perso/vie pro, le home office implique une très grande organisation à défaut de se retrouver à travailler le soir à 23h, samedi, Dimanche et fêtes etc Quant aux talents atypiques (comme moi) qui ont toujours le sentiment de devoir asseoir une certaine légitimité, on arrive à faire très vite du 12/14h de travail par jour, au final, bien plus que lors d’une présence dans un bureau..
Bien à vous
Valérie
Bonjour.
Vous avez tout à fait raison, je pense que le risque du télétravail n’est pas – contrairement à ce que certains pourraient penser – de ne pas travailler assez mais au contraire de travailler trop. Cela astreint effectivement à une certaine discipline…
Merci pour votre retour,
Alex
Bonjour,
Pour ma part, je garde un souvenir pénible de ce type d’organisation du travail. J’ai senti pendant cette période un grand isolement et une perte de motivation. Il est courant de dire que bien des idées se développent autour de la machine à café du bureau… Seul avec ma cafetière, j’avais l’impression de dépérir. On a besoin des autres, de leur présence réelle, physique. L’enfer c’est les autres, déclarait Sartre… Et si c’était soi, le face à face avec soi ?