En ce dimanche de fin d’hiver, j’ai vu à la TV eux illustrations flagrantes de personnes engagées et désengagées. Bien qu’il s’agisse de comportements diamétralement opposés, ils ont en commun d’être extrêmement viraux.
Gordon Ramsay s’occupait dans l’épisode de Cauchemar en cuisine diffusé sur W9 de la Galleria 33. Entre produits congelés, escalope de poulet tombée par terre et remise à cuire dans la poêle, serveurs assis à ne rien faire, le désengagment de l’équipe était palpable.
Ce qui est tout aussi étonnant que tangible lorsque l’on regarde cet épisode c’est le caractère viral du désengagement. Lors de la confrontation provoquée par Gordon entre les deux co-gérantes et les membres de l’équipe, chaque membre tente de justifier son comportement de façon plus ou moins fallacieuse. Entre les uns qui ne reconnaissent pas leurs torts, les autres qui pointent la fainéantise du voisin pour justifier la leur, ou encore l’absence d’autorité et de directives claires de la part des co-gérantes, toute une palette d’excuses y est passée.
On sent en regardant l’épisode à quel point les co-gérantes sont démunies devant tant de mauvaise foi. En bonne restauratrice reprenant l’affaire familiale, elles ne sont pas rompues aux fondamentaux du management et ne savent pas comment remettre leur équipe au travail. Ca vous rappelle quelque chose ? Combien de fois vous êtes-vous senti démuni face à un collègue ou témoin d’une situation similaire ?
Gordon Ramsay sort de cette situation avec une technique simple et efficace, consistant simplement à demander à chacun s’il ne se sentirait pas mieux en ayant l’impression de bien faire son travail ? Non sans une certaine résistante, les uns et les autres finissent par acquiescer. Puis Gordon une fois ce premier seuil atteint, continue son investigation en demandant si chacun ne se sentirait pas mieux en visant l’excellence dans son domaine. Et de proche en proche, Gordon arrive à remettre tout le monde au travail, permettant ainsi – dans un happy end très attendu – au restaurant de satisfaire enfin ses clients.
Quelques heures plus tard, je regarde un match de NBA, Clippers-Rockets, avec une équipe des Clippers particulièrement molle et brouillonne. Mais ça, c’était avant l’entrée en jeu de Nate Robinson dans le 4ème quart-temps. Ce meneur vétéran de poche est connu pour être capable de changer le cours d’un match à lui tout seul, par sa simple énergie, par son incroyable folie.
Une fois de plus, il n’a pas failli à sa réputation. En quelques minutes de jeu, il a enchaîné quelques actions spectaculaires, plongeant notamment pour rattraper une balle impossible à rattraper. Il n’est pas resté longtemps sur le terrain mais il a réussi à galvaniser son équipe qui a alors entamé une remontée spectaculaire (pour finalement perdre d’un point certes, mais là n’est pas la question… ).
Nous avons tous vécu cela : il est difficile de rester le derrière sur sa chaise lorsque tout le monde s’affaire autour de soi, et à l’inverse on passe vite pour le fayot de service quand on est le seul à se défoncer au milieu de personnes qui s’en foutent littéralement. L’engagement comme le désengagement sont des virus, mais les managers et dirigeants d’entreprise semblent parfois l’ignorer. Ou a minima, ils semblent souvent embarrassés face à ceux qui traînent des pieds, comme s’ils ne savaient pas quoi faire (en quel cas je leur conseille mon dernier article sur la résolution de problème ;).
Je crois que l’important est d’abord de savoir comment se positionner soi-même : sommes-nous plutôt engagés ou désengagés ? Dans le premier cas, il faut alors se demander à quel point il est ou non de notre devoir de réengager les personnes environnantes qui ne le seraient plus, et se demander par la même combien de temps nous pourrions rester engagés entouré de ces mêmes personnes. Vient alors le temps des solutions, techniques ou moyens habiles permettant de remettre son entourage au travail, que l’on trouvera seul ou avec des personnes aussi motivées que nous.
Comme indiqué sur linternaute.com, « un virus peut également muter de façon à se transformer radicalement, au point que l’organisme ne sache plus se défendre contre lui ». Alors avant que l’entreprise ne se voit entièrement contaminée, chargez-vous de lutter contre ceux qui trainent des pieds car nulle doute que la vie en entreprise est beaucoup plus pénible lorsque l’on compte les secondes ;).
Pour aller dans ton sens Alex : exemple vécu l’autre jour avec mon fils (13 ans) : dans une boulangerie , une adorable petite fille demande des bonbons un par un en égrenant leurs noms (abracadabrants)…derrière : personne (juste nous, très amusés), pourtant la boulangère ne cesse de soupirer et semble exaspéré . Réflexion partagée avec mon fils :probablement cette femme n’aime pas son travail .
Puis, visite chez la podologue, changement de décor :sourire radieux, questionnement sur les besoins de Romain, explications très pédagogiques sur ses pratiques. Bref la passion est palpable . Conclusion (partagée avec mon fils), si tu veux ne jamais travailler de ta vie, choisis un métier qui te plait . Lueur complice dans les yeux de la génération Z. Je crois que la notion d’engagement leur plait .
Salut Sandrine.
Ca me plait ca : « si tu veux ne jamais travailler de ta vie, choisis un métier qui te plait » !
Merci pour ce commentaire éloquent 😉
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J’aime beaucoup votre présentation du caractère viral de l’attitude au travail ; malheureusement, je doute que le poids d’une personne seule soit suffisante pour inverser la tendance.
NB : « Si tu veux ne jamais travailler de ta vie, choisis un métier qui te plait » est une parole de Confucius.