Nous avons déjà parlé à de multiples reprises de la notion de talent. Comme je l’ai expliqué dans mon livre, le talent est selon moi un phénomène un peu particulier… Il s’agit de la révélation d’une aptitude remarquable dans un contexte donné. En simple, cela signifie que si la notion de talent raisonne bien avec celle de « don », mettant en évidence ce petit quelque chose d’insaisissable qui fait la différence entre deux personnes, il s’agit d’abord d’un phénomène !
Le talent d’une personne ne peut pas se révéler dans toutes les circonstances, à moins que l’on ait affaire à ce que j’appelle un « talent adaptatif », ce qui est plutôt rare. Au contraire, le talent s’exerce dans un contexte donné, dans des circonstances bien particulières. Quelques exemples ?
- Votre ami informaticien qui n’était qu’un simple « matricule » en SSII avant de devenir la « star » d’une start-up, c’est-à-dire quelqu’un par qui tous les projets importants passent.
- Ce consultant d’une intelligence rare qui vous passionne quand vous déjeunez avec lui en tête à tête et qui devient soudainement muet face à plus de cinq personnes.
- Ou encore vous-même, dont le coup droit lifté fait merveille durant les matchs du samedi matin avec vos amis et finit lamentablement dans le filet lors de tournois.
Pourquoi ? Parce que l’on n’avait jamais confié au premier les projets lui permettant de déployer son talent, parce que le deuxième est timide, et parce que vous gérez mal la pression. Pour autant, dans les trois cas, le talent est là.
Tous ces cas présentent un déterminant commun : la confiance. La confiance en soi d’abord, mais aussi la confiance que les autres portent en vous. Je pense que l’on ne peut réussir à exprimer son talent qu’en ayant suffisamment confiance en soi pour se dire : « Je sais que je peux réussir ! ». Et à ce moment là, on peut aborder la situation sereinement, avec lucidité, se dotant ainsi de toutes les chances de mobiliser son talent efficacement. Pour être à 100% de son potentiel, voire à 110%, il ne faut ni avoir peur, ni se demander si l’on est assez légitime pour agir, et encore moins douter en situation. Douter avant c’est bien, ça fait avancer. Mais douter pendant, c’est se faire un croche-patte à soi-même alors qu’on est prêt à s’élancer.
Si l’on se ramène à mes exemples, le brillant consultant prenant confiance en lui osera exprimer ses idées, qu’il soit en tête-à-tête ou face à cent personnes. Il saura que ce qu’il a à dire peut potentiellement intéresser n’importe qui, le nombre de personnes en face de lui n’ayant aucun rapport avec la pertinence de ses idées. Mieux que ça : il saura que son expertise lui donne assez de légitimité pour prendre la parole. Cette prise de confiance lui permettra d’assumer les questions de ses intervenants, quitte à dire : « je ne sais pas ». Les gens confiants en leur talent n’hésitent jamais à dire qu’ils ne savent pas, car cela ne remet en rien en cause leur expertise et leur crédibilité. A l’inverse, les autres tentent toujours de masquer leurs insuffisances en faisant des nuages de fumée.
Le fait de perdre ses moyens dans une situation source de stress telle qu’un tournoi vient également du fait que l’on se pose des questions en pleine action plutôt que d’être concentré sur ce que l’on fait. Je ne pense pas que Roger Federer se dise durant un match : « J’espère que je serai à la hauteur ». Je pense au contraire que lui comme tous les autres grands sportifs sont persuadés qu’ils sont en mesure de gagner à chaque instant, et ce quelles que soient les réactions de l’adversaire.
On touche alors un point clé relatif à la confiance : la confiance est le meilleur remède contre la peur de l’inconnu, de l’imprévu ! Et lorsque vous n’avez plus peur de ce que la situation pourrait offrir de surprenant, de déroutant, vous pouvez répondre aux stimuli de la situation sans déperdition d’énergie, efficacement, avec pertinence ! Vous bénéficiez de votre plein potentiel et avez toute latitude pour exprimer votre talent. En résumé, la peur est une aiguille que l’on plante dans notre capital talent, qui devient alors poreux. La confiance permet de protéger notre capital et de le garder intact, voire de le renforcer et de le faire grossir.
La confiance que les autres vous accordent est également cruciale. Dans mon premier exemple, l’informaticien en question ne peut révéler son talent que parce qu’on lui donné sa chance au travers de projets importants. En cela, les start-ups sont de bons tremplins parce que l’on vous confie rapidement de fortes responsabilités, responsabilités vous permettant de démontrer votre potentiel.
Le plus drôle, c’est que les autres ne peuvent vous faire confiance, et donc vous donner votre chance, que si vous avez suffisamment confiance en vous. En effet, la confiance que l’on porte en soi entre immédiatement en résonance avec la confiance que les autres vous porteront, et inversement. Quelqu’un doutant sans cesse va finir par faire douter les autres.
Mais quelle est la différence entre quelqu’un de confiant et quelqu’un ayant pris la grosse tête ? Le premier parlera peu mais saura mobiliser son talent en situation, quand le deuxième agira peu mais saura parler beaucoup du peu qu’il a fait…
En bref : pour révéler votre talent, commencez par vous faire confiance !
Nous aborderons dans un prochain post les quelques clés permettant de rapidement prendre confiance en soi.
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