Il y a deux semaines de cela, l’un de mes collaborateurs (@Julio_RH ) nous interpellait Jean-Noel Chaintreuil et moi sur Twitter sur la notion de mimétisme des talents, en nous faisant suivre un lien YouTube vers l’excellente pub « Let your game speak » (http://bit.ly/taAfU).
Dans cette pub, on y voit de jeunes basketteurs « mimer » tous les tics et gestes caractéristiques de Michael Jordan, le formidable joueur de basket que l’on connaît tous : langue tirée, chewing-gum mâché, saut de victoire, feintes, tir à reculons, etc. A la fin, on y voit Jordan au fond d’un playground observer cette jeune génération désireuse de déployer tout son talent, comme le « maître ».
Cette pub datant de nombreuses années pose finalement une question bien actuelle : un talent a-t-il besoin d’en mimer un autre pour se développer ? Développement rime-t-il avec inspiration ?
Si mimétisme peut bien rimer avec inspiration, exemplarité ou apprentissage, cela peut également rimer avec plagiat ou singerie…. Comment trier « le grain de l’ivraie » ?
Wynton Marsalis, trompettiste de génie et directeur artistique du Jazz at Lincoln Centre depuis 25 ans, explique dans son ouvrage paru en 2008 qu’il faut « trouver sa voix individuelle au sein du collectif, mais avec du style » ! Dans Le Monde Magasine paru aujourd’hui, il évoque notamment les personnes qui ont influencé son parcours, telles qu’Art Blakey, Gerry Mulligan ou Dizzy Gillespie. De tous il a appris quelque chose et en a retenu des valeurs ou des comportements.
Dans le même magasine, Jonathan Ive (la moitié professionnelle de Steve Jobs ces 15 dernières années) voit ses propos cités en écho à ceux de Dieter Rams, grand designer qui fut l’une des idoles de Ive : « Le bon design, c’est aussi peu de design possible ». Lorsque l’on tient un iPhone ou un iPod entre les mains, on comprend effectivement comment Ive a pu être influencé par son idole….
Alors je dirais ceci : pendant une période de son développement personnel, je ne sais pas si l’on doit mimer ses idoles mais on doit sans aucun doute avoir des références auxquelles se raccrocher ! Ces références servent de panneau indicateur, de repère, de muse, d’exemple.
Un exemple est l’instanciation – concrète et réelle – de « quelque chose » auquel on croit ou que l’on souhaite réaliser ! En cela, une référence donne confiance, espoir… Une référence sert également de « cadre comportemental » puisqu’elle permet de prendre un peu de recul par rapport à ses propres comportements pour savoir quand ils nous rapprochent ou nous éloignent un peu plus de notre but.
Ces références peuvent appartenir à des domaines totalement différents du sien tant qu’elles ouvrent une voie dans laquelle on a envie de s’engouffrer.
Et un beau jour, on se surprend à innover, à sortir du cadre dessiné par ses idoles et à créer son propre cadre. Cela intervient quand la confiance est là, après quelques succès suffisamment significatifs à nos yeux. On commence alors à s’émanciper de ses modèles ou références pour prendre son envol et révéler pleinement son talent. Jusqu’à devenir un jour peut-être le modèle de quelqu’un d’autre et l’aider pendant un temps à révéler son propre talent….
Finalement Julien, en répondant à ton Tweet, je me rends compte que je ne pouvais pas rendre un hommage plus sincère à Steve Jobs…. Alors merci à toi ! 😉
Super article qui donne à penser… 🙂
Bravo pour cet article, défi relevé 😉
Pour commenter ton article, je pense qu’une partie des talents que nous développons ou que nous aspirons à développer sont un patchwork des talents de nos références, ils sont pour chacun une source d’inspiration, de challenge et de motivation.