Pour ce premier billet de 2013, je souhaitais apporter une note positive dans un contexte socioéconomique moyennement encourageant. Donner une suite au billet nommé « Aimez-vous votre job ? » m’a semblé tout indiqué. Le numéro de décembre du mensuel Management, l’émission de Capital diffusée ce soir, et tant d’autres articles tentent d’apporter une réponse à cette question qui hante tant de gens : que faire lorsque l’on n’est pas heureux de son job ? Voici 4 clés pour se donner une chance d’être plus heureux au boulot, et donc plus heureux tout court.
Améliorer ses conditions de travail
L’une des premières raisons pour lesquelles on peut être en délicatesse avec son travail est lié à l’environnement : relations avec son manager, ses collègues, horaires, pression trop forte, etc. Plutôt que de prendre des décisions « radicales », comme commencer à regarder ailleurs, on peut déjà tenter d’aménager l’environnement pour se sentir mieux. Beaucoup d’employés considèrent qu’il est inutile de faire état de ses souhaits ou attentes à l’entreprise car elles ne seront pas entendues, au même moment où beaucoup de managers aimeraient que leurs collaborateurs se sentent mieux sans vraiment savoir quoi faire.
L’entreprise s’intéresse aujourd’hui de plus près aux collaborateurs, pas tant portée par un élan humaniste que par une meilleure compréhension de l’intérêt économique à le faire. Les démarches de gestion des talents en sont la preuve. Les collaborateurs peuvent ainsi mentionner leurs différentes attentes et besoins, pour peu qu’ils ne soient pas « délirants ».
Par exemple, pourquoi ne pas demander à changer les bureaux de l’open-space pour faciliter la circulation et la communication ? Pourquoi ne pas demander à télétravailler une fois par semaine pour économiser les deux heures de trajet quotidien ? Mieux, pourquoi ne pas proposer à son manager une nouvelle façon de faire du reporting, et lui suggérer de se voir une heure par semaine plutôt que deux heures par mois ?
Dans bon nombre de cas, la direction pourra rétorquer que « cela coûte cher », que « cela ne se fait pas », que « cela est impossible », etc. Mais dans de nombreux cas également, cette même direction fera le nécessaire pour que les collaborateurs soient satisfaits, ayant bien en tête le coût d’un départ et du recrutement qui s’ensuit. Et puis, comme le disait le grand philosophe Patrick Bruel, il vaut mieux avoir des remords que des regrets, non ? 🙂
Se mettre en mobilité
Si votre job ne vous plaît pas, ou plus, mais que vous appréciez l’entreprise, la demande de mobilité semble toute indiquée. Trois obstacles peuvent se présenter : vous êtes compétent et votre manager ne veut pas se séparer de vous. C’est là que vous pouvez solliciter la RH pour vous aider à créer les conditions permettant la mobilité, en garantissant notamment au manager que vous serez remplacé par une autre personne compétente.
Il se peut également que votre manager soit d’accord, mais qu’il n’y ait pas d’opportunité en interne pour le moment. Plutôt que d’attendre et d’espérer, vous pouvez essayer de prendre de nouvelles responsabilités, en lien avec le poste qui vous intéresserait davantage, et de faire évoluer votre job. Par exemple, un chef de projet souhaitant passer au commerce pourra s’impliquer davantage sur les phases avant-vente. Les entretiens annuels d’évaluation sont un bon moment pour faire part de ce type de demande.
Enfin, le manager peut être d’accord et l’opportunité existante, mais vous pouvez « flipper » : j’aimerais mais ne serai pas capable ; est-ce que je vais y arriver ; c’est trop risqué ; cela va me demander trop de travail ; etc. Bonne nouvelle, dans ce cas, il ne tient qu’à vous de vous préparer en amont, de vous former à de nouvelles compétences, d’échanger avec d’autres personnes pour vous rassurer, et de faire de cette mobilité un succès !
Faire la même chose ailleurs
Dans certain cas, le job est bien celui qui vous convient, les conditions de travail sont bonnes, mais vous n’êtes pas en ligne avec l’entreprise, ses valeurs, sa culture, son organisation, …. Dans ce cas, plutôt que de nourrir un éventuel espoir d’amélioration ou de métamorphose, autant changer de boîte. Ce ne sera ni un abandon ni un désaveu de l’entreprise, simplement le constat d’un « amour impossible » :).
Bien sûr, cela est plus facile à dire qu’à faire, surtout dans la période économique actuelle. Néanmoins, se mettre en veille d’opportunités externes est un premier pas important. En cela, les médias sociaux fournissent une aide importante et très complémentaire au fait de mettre son CV sur le site de l’APEC par exemple.
Faire autre chose
C’est le thème de l’émission de Capital de ce soir, présentant des personnes qui ont littéralement changé de vie. A titre personnel, je déjeune quasiment tous les midis (Le six, que je vous recommande) dans un petit restaurant tenu par une ancienne juriste. J’ai une amie pharmacienne qui a repris ses études à quarante ans passés pour devenir psychothérapeute. Mon médecin est un ancien ingénieur ayant travaillé quinze ans sur des plateformes pétrolières. Bref, c’est possible !
Là encore, ne nous leurrons pas, cela est plus facile pour des personnes qui ont les moyens de prendre des risques, c’est-à-dire de pouvoir vivre plusieurs mois, voir plusieurs années, avec des revenus inférieurs. Mais combien d’entre nous pourraient prendre des risques (calculés) et n’envisagent même pas de le faire, nourrissant tacitement l’idée que ça n’existe que dans les films ?
En termes de risques, il me semble que le risque le plus important est celui d’être malheureux dans son travail, car cela empiète nécessairement de façon importante sur sa vie personnelle. Il y a peu de choix aussi important que celui de son emploi, et de son entreprise. En cela, les RH et toutes les personnes ayant des responsabilités liées au développement RH ont une formidable responsabilité, puisque leur action va bien au-delà des frontières (mouvantes) de l’entreprise.
Puisse ce blog en 2013 apporter quelques réponses et fournir quelques clés pour aider chacun à s’épanouir dans son job. Alors bonne année ! 😉
Chouette article.
Je fais partie des malheureux dans mon boulot, j’ai déjà tenté l’aventure de l’entrepreneuriat, ca a duré 3 ans puis j’ai du reprendre un CDI pour que ma banque m’accorde un crédit. Depuis je ne pense qu’à une chose, redevenir indépendant et faire quelque chose qui me plait.
Good luck then !!! Au risque de paraître un peu bateau, la persévérance finit toujours pas payer 😉
++
Alex
J’ajouterais un autre conseil, faire un club dans son entreprise des gens qui aiment ce qu’ils font et qui expliquent pourquoi, afin d’engager une dynamique positive, qui fait contrepoids avec la pression du quotidien.
J’ai été très tôt manager, à chaque fois que je reprenais de nouvelles équipes (assez souvent qd on est directeur de mission :o) ) j’ai du reboosté le morale de mes troupes. Biensûr je gérais, ce que j’avais à gérer en tant que manager (souvent des gens sont affectés à des missions plus parce qu’ils étaient dispo, que parce que la mission correspondait à leurs compétences, donc je revoyais l’organisation des équipes), mais je soulignais aussi les raisons d’être optimiste. On ne remet plus en perspective les aspects positifs. Et enfin pour aboutir à un parfait bonheur expliquer aux managers français, qu’il faut remercier ses équipes, pour ce qu’ils font de bien (et pas seulement une fois par an). Ca ne coute rien, et ca rend les gens heureux, car leurs efforts sont reconnus. Egoistement l’énergie positive que vos équipes dégagent alors vous bénéficie aussi :o).