Bienvenue dans l’ère du DRH business

Je vous faire suivre un article concernant la nouvelle posture du DRH. L’article explique en substance que le positionnement du DRH a aujourd’hui complètement changé, celui-ci s’avérant plus proche du Directeur Général que des collaborateurs.

Je suis bien sûr tout à fait d’accord sur l’évolution de la posture du DRH puisque la description de cette évolution occupe une part importante de mon dernier ouvrage. Je partage avec l’auteur l’idée que l’on n’attend plus les mêmes qualités du DRH, et que l’on attend aujourd’hui de lui qu’il soit capable de se consacrer autant – si ce n’est davantage – à des problématiques économiques qu’à des problématiques sociales. De ce fait, la Direction Générale, les patrons d’entités opérationnelles, les managers, deviennent les interlocuteurs clés du DRH qui n’est plus seulement cantonné aux comités d’entreprise.

Là où je ne rejoins pas les propos recueillis par l’auteur, c’est dans l’opposition des problématiques économiques aux problématiques sociales, ou dans l’opposition d’interlocuteurs business vis-à-vis d’interlocuteurs sociaux. La réalité telle que je la perçois est moins binaire. Les missions des DRH évoluent et s’étoffent. Pour autant, la conduite du changement prend du temps et ne peut se faire du jour au lendemain.

Ainsi, de nombreux DRH s’accorderont à dire qu’ils ont un rôle plus stratégique aujourd’hui, du fait qu’on leur demande de porter l’administration du personnel ET le développement du capital humain. Si l’administration du personnel peut être en partie externalisée, et le sera probablement de plus en plus, la transition est en cours. Toute la difficulté actuelle des DRH est de savoir passer d’un sujet réglementaire extrêmement précis traité en CE à un sujet stratégique haut-niveau concernant la formation des top-managers au leadership. Autrement dit, ils doivent apprendre à jongler.

Je modérerais donc les propos recueillis dans l’article en disant que les relations et les missions – pour l’heure – se cumulent plutôt qu’elles ne se substituent les unes aux autres.

D’autre part, si tant est qu’un jour le DRH soit positionné à un niveau beaucoup plus stratégique et puisse s’abstraire de toutes les missions jugées moins cruciales, je pense que les relations avec la DG et les collaborateurs ne sont pas disjointes mais complémentaires ! C’est même l’un des enjeux clés du DRH de s’assurer que la stratégie de l’entreprise est en ligne avec les compétences et envies des collaborateurs. Le DRH se doit donc de bien appréhender le « haut » et le « bas » de la pyramide afin d’en être le trait d’union, pour finalement tendre vers une organisation plus horizontale.

Qu’en pensez-vous ?

Bonne lecture 😉

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Reprise d’un article publié dans L’Express, rubrique Entreprise :

Bienvenue dans l’ère du DRH business

[Extrait]

Pour être influent, il faut être proche du patron. Centrée sur la stratégie économique de l’entreprise, cette vision décomplexée de la fonction RH est bien loin des préoccupations des salariés. Et risque de creuser davantage le fossé avec ces derniers.

Lire la suite sur le site de L’Express !

Un article de Manuel Jardinaud pour LEntreprise.com, publié le 02/04/2013