Les vacances : amies ou ennemies de l’employeur ?

Le mois de mai arrive à grands pas, et avec lui son cortège de jours fériés et d’aqueducs. Pour les employeurs, cela crée une forte appréhension, chaque dirigeant se disant qu’il faut « bien viser » pour arriver à faire du business…. Pour autant, le sujet des vacances est trop souvent abordé par les dirigeants sous l’angle de l’absence de collaborateurs, mais rarement sous l’angle de leur motivation, de leur fraîcheur et de leur disponibilité d’esprit.

Un récent article explique comment le patron d’Evernote attribue à ses collaborateurs une prime de vacances et ne fixe aucune contrainte quant au nombre de vacances qu’un salarié peut prendre. Pourquoi ? Parce qu’il considère qu’un employé reposé est plus efficace qu’un employé fatigué !

C’est à partir de ce même constat que certains employeurs encouragent la sieste au bureau, comme la célèbre patronne du Huffington Post. En fait, ces employeurs raisonnent moins en termes de quantité que de qualité ! Autrement dit, le nombre d’heures ou de jours de travail a moins d’importance que la qualité du travail réalisé.

Si l’on parle volontiers de talent depuis quelques années plutôt que de compétences, c’est précisément parce que l’on a commencé à comprendre que la compétence n’est rien sans engagement, satisfaction, motivation et bien-être. Nous sommes tous plus efficaces et innovants dans nos activités professionnelles quand nous aimons ce que nous faisons, quand nous nous sentons bien dans notre entreprise et que nous avons à coeur d’apporter notre pierre à l’édifice. Mais ce bonheur professionnel contribue autant qu’il dépend du bonheur éprouvé dans notre sphère privée.

Un bon équilibre vie privée-vie professionnelle est assurément un facteur clé de notre succès professionnel. Et les vacances et jours de repos sont une composante indissociable de cet équilibre… mais ne sont qu’une composante parmi d’autres ! Par exemple, les américains ont beaucoup moins de vacances que nous mais finissent plus tôt afin de favoriser les activités extra-professionnelles. Cela influe évidemment sur leur qualité de vie.

Il existe une multitude d’autres facteurs influant sur l’équilibre vie privée-vie pro, et donc sur notre bonheur :

  • L’environnement de travail lui-même : ambiance entre collègues, relations avec son manager, espaces de travail, etc. On sait tous que notre vie privée peut considérablement pâtir de ces facteurs professionnels
  • Le télétravail : pour exécuter certaines tâches, notamment celles nécessitant une forte concentration, on est plus efficace chez soi qu’au bureau. Et avouons-le, ce n’est pas désagréable
  • L’adaptation des horaires à sa situation personnelle : jeune parent, transports importants, etc.
  • La possibilité de « décrocher » du travail pour de bon, en opposition au fait de devoir être disponible 24/7, 365 jours par an
  • Etc.

Le sujet des vacances, que ce soit pour les salariés ou les employeurs, doit donc être dépassionné : elles ne sont pas pour les salariés leur seul moment de bonheur, sans quoi il vaut mieux changer de job (si cela est possible bien sûr…) ; et elles ne sont pas pour les employeurs un fléau à combattre, puisqu’elles permettent au contraire à leurs collaborateurs de se ressourcer. La clé réside comme souvent dans la prise en compte des intérêts et contraintes de chacun. Et cela démarre dès le recrutement, durant lequel doit être abordée la question des contraintes inhérentes au job et à la situation personnelle du candidat.

Alors bon travail, et bonnes vacances 😉